Les Costoboces ou Costoboques (Latin : Costoboci, Costobocae, Castabocae, Coisstoboci, grec ancien : Κοστωβῶκοι, Κοστουβῶκοι ou Κοιστοβῶκοι[1]) sont une confédération tribale composée d’éléments daces (ou géto-daces), thraces et peut-être thraco-celtes.
Les Costoboques occupent à l’origine et au cours de l'époque romaine les deux versants des Carpates du Nord, ainsi que la zone située entre les Carpates et le Dniestr. Ils peuvent être très largement assimilés à la culture de Lipitsa qui s’étend sur la Galicie et le nord de la Moldavie à partir du Ier siècle av. J.-C.. Des cimetières d’incinération à tombes plates et une céramique tournée à motifs géométriques lustrés distinguent cette culture archéologique[2]. Au début du IIe siècle de notre ère, la culture carpienne apparaît et se développe peu à peu à proximité des Costoboques, en particulier au nord de la Moldavie[3]. La conquête de la Dacie par Trajan place ces peuples au contact direct des régions contrôlées par Rome : échanges et conflits se succèdent. La culture de Lipitsa constitue désormais une marque des Daces restés libres[4], au voisinage de la Dacie porolissensis. La région occupée par ces populations se trouve alors au confluent d’influences et de pressions diverses : celle de l’Empire romain au Sud et à l’Ouest, celle des populations germaniques à l’Ouest et au Nord, celle des populations sarmates à l’Est. La pression de ces autres populations entraînera d’ailleurs ces Daces libres à entrer dans l’Empire : durant le règne de Marc Aurèle, au cours des guerres contre les Marcomans les Costoboques firent partie des peuples les plus menaçants, un de leurs raids traversa les provinces de Thrace et Macédoine pour aller ravager la Grèce, ils parvinrent jusqu'aux portes d'Athènes, où ils pillèrent le sanctuaire d'Éleusis en 171 ou 170[5], avant d'être repoussés par les armées romaines. Peu après, leur territoire est envahi par les Vandales Astingi, ce qui cause probablement leur disparition de la documentation littéraire, à l'exception d'une mention par Ammien Marcellin vers 400 ap. J.-C.