Puddlage

Le puddlage est un ancien procédé d'affinage de la fonte, consistant à la décarburer dans un four à réverbère à l'aide de scories oxydantes pour obtenir du fer puddlé. La faible teneur en carbone de ce fer puddlé contribue à sa ductilité et à l'amélioration de ses propriétés mécaniques, au point que le rapporteur de l'exposition universelle de 1867 le nomme acier puddlé[1]. Ce matériau de qualité assez homogène ou régulière, avec sa matrice de fer isotrope, mais de structure hétérogène pour un forgeron qui étire facilement par forgeage les inclusions d'oxydes de fer ou laitiers en fibres orientées, est notamment moins fragile que la fonte, et résiste bien aux chocs, tout en restant sensible à la corrosion[2]. Ces propriétés ont fait du fer puddlé un matériau de choix durant la révolution industrielle avant l'essor des aciers.

Le puddlage supplante les procédés antérieurs au charbon de bois car, en ne consommant que de la houille, il permet la fabrication de fer en grande quantité. Le fer puddlé produit par la Société des Aciéries de Pompey a permis des architectures de dentelles de fer à Paris, des arches de la gare de l'Est à la tour Eiffel. Après avoir été largement employé tout au long du XIXe siècle, le fer puddlé s'efface progressivement devant l'essor de l'acier, plus performant et plus compétitif dès que les convertisseurs sont mis au point.

  1. Gustave Goldenberg (1805-1871), Acier, exposition universelle de 1867 à Paris, rapports du jury international publiés sous la direction de Michel Chevalier, Imprimerie et Librairie administratives de Paul Dupont, Paris, 1867, 172 pages. En particulier, § 1 Division des aciers p. 6-7 et § 3 Comparaison des divers aciers connus, p. 13-21. Par exemple, les aciers puddlés du pays de Nassau servent à fabriquer l'acier fondu de l'entreprise Friedrich Krupp.
  2. Sur les fers puddlés en taillanderie et coutellerie, site LET en lien externe. Les fibres présentent une rupture plus facile par sollicitation perpendiculaire.

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