Solastalgie

La solastalgie est une forme de souffrance et de détresse psychique ou existentielle causée par la conscience des changements environnementaux en cours, en particulier concernant la destruction des paysages, des écosystèmes et de la biodiversité, et par extension le réchauffement climatique. Elle se rapproche en cela de l'éco-anxiété, mais en diffère par un ancrage temporel fort, dans le présent par rapport au passé, par l'expérience directe de la perte, parfois décrite comme un travail de deuil du futur qu'on aurait aimé avoir.

Le concept de solastalgie a été créé en 2003 par le philosophe australien de l’environnement Glenn Albrecht et s’applique à certains liens entre la santé humaine et la santé environnementale, y compris la santé des écosystèmes, en particulier à travers « les effets cumulatifs des changements climatiques et environnementaux sur la santé mentale, émotionnelle et spirituelle »[1]. On distingue la solastalgie, liée au deuil de ce qui est déjà perdu, de l'éco-anxiété, liée à ce qui peut arriver ou être perdu (associée à un stress pré-traumatique, en référence au stress post-traumatique). Les changements (potentiellement cataclysmiques et d'ampleur planétaire si rien n'est fait à la mesure du problème) sont déjà en cours et pour partie définitifs ; pour Vaishnavi Bhamidi (2019), ils sont tels que « le degré de traumatisme psychologique auquel un phénomène aussi répandu que le changement climatique peut donner lieu est sans précédent »[2].

La médecin Alice Desbiolles décrit la solastalgie comme « l'expression du lien qui existe entre la détresse des écosystèmes et la détresse psychologique, quand la première engendre la seconde »[3],[4].

Selon Baptiste Morizot, la solastalgie fait partie des « signaux faibles » qui intéressent les prospectivistes ; « nous ne sommes plus « chez nous » », semble penser un nombre croissant d'êtres humains qui ne reconnaissent plus « leur » ou « la » planète, notamment parce que « le climat qui préside à toutes les dynamiques écologiques est perturbé[5]. ».

Selon une étude parue en 2019, « Compte tenu de la rapidité et de l'ampleur des changements climatiques ainsi que de la perte de biodiversité, de la pollution, de la déforestation, de l'extraction débridée de ressources et d'autres problèmes environnementaux, de plus en plus de personnes seront confrontées à la solastalgie »[1].

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  3. Alice Desbiolles, « La solastalgie, ou le nouveau mal du siècle ? », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  4. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Desbiolles2020
  5. Morizot 2019.

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