L'ahmadisme ou Ahmadiyya (en arabe : الجماعة الإسلامية الأحمدية, al-jamāt al-islāmiyya el-ahmadiyya ; en ourdou : احمدیہ مسلم جماعت, ahmadiyya muslim jamāt) est un mouvement traditionniste fondé par Mirza Ghulam Ahmad à la fin du XIXe siècle au Penjab, alors sous domination britannique.
Mirza Ghulam Ahmad (1835-1908), un musulman né à Qâdiyân au Pendjab indien (à environ 50 km au nord-est d'Amritsar), fait la paix avec les Anglais et stoppe tout prosélytisme en se présentant comme une réapparition du Messie pour les chrétiens, avatâr de Vishnou pour les hindous[1].
À partir de 1889, Ahmad proclame qu'Allah lui a confié la tâche de restaurer l'islam dans sa pureté et il se déclare مجدد mujaddid (« rénovateur »), muhaddith (« traditionniste »[2])[3]. Cette position fait de l'ahmadisme un mouvement vivement combattu par les courants majoritaires de l'islam pour lesquels Mahomet est le dernier prophète. L'ahmadisme a ainsi été déclaré « non-musulman » par le Parlement pakistanais en 1974[4].
À sa mort, ses adeptes élisent un calife et vivent en communauté indépendante[1]. Aujourd'hui encore, très dynamiques, les ahmadis sont présents dans 190 pays, la moitié au Pakistan et le reste en Inde, au Nigeria, au Suriname, aux États-Unis, au Canada (où le premier ministre Justin Trudeau a rencontré le calife actuel, Mirza Masroor Ahmad, en 2016[5]), en France[6], etc. Ils ont été déclarés non musulmans et persécutés au Pakistan, en Afghanistan, en Arabie saoudite et en Algérie[7]. Le mouvement est très actif dans le domaine de l'humanitaire, surtout en Afrique[8], en construisant des hôpitaux, cliniques et dispensaires gratuits.
Depuis une scission en 1914, ce mouvement comprend deux courants distincts, la Communauté musulmane Ahmadiyya et le mouvement Ahmadiyya de Lahore (en). Le nombre d'adeptes du mouvement - les ahmadis - est généralement estimé, selon divers commentateurs indépendants, à 10 à 20 millions[9], bien qu'il en revendique lui-même plus de 10 millions à travers le monde[10],[11],[12]. En 1999, le mouvement revendiquait 4,7 millions de membres au Pakistan, ce qui était contesté par les autorités musulmanes concurrentes[13]. Ils seraient 7 millions au Pakistan en 2020. Environ 130 000 ahmadis seraient réfugiés en Inde [14], surtout au Penjab, où ils sont considérés comme musulmans par les autorités indiennes, mais sont recensés comme ahmadis par la communauté ahmadie en Inde.