Alexandre Soljenitsyne

Alexandre Soljenitsyne
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Alexandre Soljenitsyne en 1998.
Nom de naissance Alexandre Issaïevitch Soljenitsyne
Naissance
Drapeau de la république socialiste fédérative soviétique de Russie Kislovodsk (RSFS de Russie)
Décès
Drapeau de la Russie Moscou (Russie)
Activité principale
Distinctions
Prix Nobel de littérature (1970)
Prix Templeton (1983)
Grand prix de l'Académie des sciences morales et politiques (2000)
Prix d'État (Russie) 2007
International Botev Prize (2008)
Auteur
Langue d’écriture russe

Œuvres principales

Alexandre Issaïevitch Soljenitsyne ou Soljénitsyne[1] (en russe : Александр Исаевич Солженицын, ISO 9 : Aleksandr Isaevič Solženicyn), né le 28 novembre 1918 ( dans le calendrier grégorien) à Kislovodsk et mort le à Moscou, est un écrivain russe et un des plus célèbres dissidents du régime soviétique durant les années 1970 et 1980.

Né dans le nord du Caucase, il fait de brillantes études de mathématiques et de littérature. Il adhère alors à l'idéologie du régime communiste. Mobilisé en 1941 lorsque commence la guerre contre l'Allemagne, il suit à sa demande une formation d'officier d'artillerie à partir de 1942. Au front, il fait preuve d'une conduite exemplaire qui lui vaut d'être décoré. Il est cependant arrêté en 1945 pour avoir critiqué Staline dans une correspondance personnelle et est condamné pour « activité contre-révolutionnaire » à huit ans de détention dans un camp de travail pénitentiaire. Libéré en 1953, il est placé en relégation dans un village du Kazakhstan et ne pourra rentrer en Russie qu'en 1959, réhabilité par la Cour suprême.

À la faveur de la déstalinisation et de l'adoucissement du régime sous Nikita Khrouchtchev, il publie un premier roman en 1962, Une journée d'Ivan Denissovitch, première œuvre littéraire témoignant de l'existence de camps en URSS, qui fait l'effet d'une bombe. Alors que le régime se durcit sous la direction de Brejnev et que la police saisit certains de ses manuscrits, il parvient à publier quelques ouvrages en samizdat (Le Pavillon des cancéreux) ou à l'étranger (Le Premier Cercle). Ils lui valent une renommée mondiale, jusqu'à obtenir le prix Nobel de littérature en 1970.

En 1973, il donne l'ordre de publier à Paris L'Archipel du Goulag. Cette chronique minutieuse du système de répression politique en Union soviétique, nourrie de nombreux témoignages de rescapés des camps, connaît un retentissement mondial. Elle est considérée comme l'un des ouvrages majeurs du XXe siècle sur le système concentrationnaire. En 1989, le travail de l'historien Viktor Zemskov sur les archives de l'administration du Goulag soviétique révélera que le nombre réel de détenus popularisé par Soljenitsyne dans son ouvrage était quatre à cinq fois supérieur à la réalité. Quand les fonds du Goulag furent déclassifiés, il apparut que les chiffres de Viktor Zemskov étaient exacts, et ont été reconnus par la communauté scientifique historienne vers 1992-1993[2].

Arrêté en 1974, il est expulsé d'Union soviétique et déchu de sa citoyenneté. D'abord réfugié en Europe de l'Ouest, il s'installe ensuite aux États-Unis, dans le Vermont, où il passe vingt années d'exil, au cours desquelles il écrit sa monumentale Roue rouge. Réhabilité par Mikhaïl Gorbatchev, il rentre en 1994 à Moscou, où il termine sa vie.

Figure de proue de la dissidence soviétique, il s'en démarque cependant par une vive critique du matérialisme occidental, exprimée notamment dans son Discours de Harvard sur le déclin du courage (1978).

  1. Le spécialiste de Soljenitsyne Georges Nivat, son éditeur Claude Durand, ou l'éditeur Fayard écrivent son nom avec un accent aigu. Aussi : couverture de La Maison de Matriona, Presse-Pocket, 1982, (ISBN 2-266-01187-1)
  2. https://www.cairn.info/revue-politix-2015-2-page-111.htm

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