Ministre des Affaires étrangères | |
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Président Conseil général de la Manche | |
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Fauteuil 18 de l'Académie française | |
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Député de la Manche | |
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Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Alexis-Charles-Henri Clérel de Tocqueville |
Nationalité | |
Domicile | |
Formation | |
Activités | |
Famille | |
Père | |
Mère |
Louise Le Peletier de Rosanbo (d) |
Fratrie |
Hippolyte Clérel de Tocqueville Édouard de Tocqueville (d) |
Conjoint |
Mary Mottley Tocqueville (d) |
Membre de | |
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Influencé par | |
Distinctions | |
Archives conservées par |
Alexis-Charles-Henri Clérel, comte de Tocqueville[3], couramment Alexis de Tocqueville, né le à Paris et mort le à Cannes[4], est un magistrat, écrivain, historien, académicien, philosophe, voyageur, politologue, précurseur de la sociologie et homme politique français.
Né dans une vieille famille de la noblesse de Normandie, il suit des études de droit et devient magistrat en 1827. Dès 1825, il est persuadé que la poussée démocratique en France est inéluctable. En 1831, il obtient une mission du ministère pour aller étudier le système pénitentiaire américain, ce qui constitue son passeport pour aller découvrir les États-Unis et comprendre ce qu'il tient pour le meilleur exemple disponible de démocratie. De ce séjour qui dure près de dix mois, il tire De la démocratie en Amérique, une analyse du système démocratique en général (de ses vertus, de ses risques et de sa dynamique) et de son illustration particulière américaine, qui connaît un immense succès à sa publication en 1835 et 1840. Cela lui vaut d'être élu à l'Académie des sciences morales et politiques à seulement trente-trois ans, puis à l'Académie française à trente-six.
Il se présente aux élections législatives de 1839 et est élu député de Valognes, dans la Manche où se trouve le château familial des Tocqueville et où il sera réélu jusqu'au coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte en décembre 1851. Il se positionne au centre gauche[5]. Il voudrait jouer un rôle au premier plan, mais il n'est « ni un orateur spontané capable d'improviser, ni un leader capable de s'imposer à la Chambre[6] ». « Je vaux mieux dans la pensée que dans l'action[7] », reconnaît-il. Après la révolution de 1848, il est élu au suffrage universel à l'Assemblée constituante qui le charge, avec 17 autres membres de la rédaction de la constitution de la Deuxième République. Élu à l'Assemblée législative en 1849, il est ministre des Affaires étrangères du second gouvernement Barrot de juin à octobre. Il est aussi élu président du conseil général de la Manche, à la tête duquel il reste jusqu'en 1852, date à laquelle il démissionne, refusant de prêter serment au nouvel empereur[8].
Adversaire déterminé du régime issu du coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte, il se retire de la vie politique et consacre les cinq dernières années de sa vie aux recherches qui aboutissent à sa seconde grande œuvre, L'Ancien Régime et la Révolution, dans laquelle il cherche à comprendre l'origine et l'enchaînement des événements qui conduisirent à la Révolution. Il voit dans la Révolution l'accélération d'une évolution déjà engagée sous l'Ancien Régime qui se poursuit.