Ammoniac | |
Molécule d'ammoniac. |
|
Identification | |
---|---|
Nom UICPA | azane |
Synonymes |
nitrure d'hydrogène |
No CAS | |
No ECHA | 100.028.760 |
No CE | 231-635-3 |
No RTECS | BO0875000 |
PubChem | |
ChEBI | 16134 |
FEMA | 4494 |
SMILES | |
InChI | |
Apparence | gaz comprimé liquéfié, incolore à légèrement coloré, d'odeur âcre, intense, suffocante, irritante[2]. |
Propriétés chimiques | |
Formule | NH3 |
Masse molaire[5] | 17,030 5 ± 0,000 4 g/mol H 17,76 %, N 82,25 %, |
pKa | 9,23[réf. souhaitée] |
Moment dipolaire | 1,471 8 ± 0,000 2 D[3] |
Diamètre moléculaire | 0,310 nm[4] |
Propriétés physiques | |
T° fusion | −77,7 °C[6], −77,74 °C |
T° ébullition | −33,35 °C[6] |
Solubilité | dans l'eau à 20 °C : 540 g l−1[2], dans l'alcool soit 14,8 g pour 100 g d'alcool à 95° à 20 °C, l'éther éthylique et les solvants organiques |
Paramètre de solubilité δ | 33,4 MPa1/2 (25 °C)[7] ; 29,2 J1/2 cm−3/2 (25 °C)[4] |
Masse volumique | 0,86 kg/m3 (1,013 bar, point d'ébullition) 0,769 kg/m3 (CNTP)[8] |
T° d'auto-inflammation | 651 °C[2] |
Limites d’explosivité dans l’air | Inférieure : 15,5[12] Supérieure : 27[12] |
Pression de vapeur saturante | à 26 °C : 1 013 kPa[2]
|
Point critique | 112,8 bar, 132,35 °C[13] |
Thermochimie | |
S0gaz, 1 bar | 192,77 J mol−1 K−1[réf. souhaitée] |
ΔfH0gaz | −39,222 kJ mol−1 (−273,15 °C) −46,222 kJ mol−1 (24,85 °C)[6] |
ΔfH0liquide | −40,2 kJ/mol[réf. souhaitée] |
ΔvapH° | 23,33 kJ mol−1 (1 atm, −33,33 °C) 19,86 kJ mol−1 (1 atm, 25 °C)[14] |
Cp | 2 097,2 J·kg-1·K-1 (0 °C) 2 226,2 J·kg-1·K-1 (100 °C) |
PCS | 382,8 kJ·mol-1 (25 °C, gaz)[15] |
PCI | 317,1 kJ mol−1[16] |
Propriétés électroniques | |
1re énergie d'ionisation | 10,070 ± 0,020 eV (gaz)[17] |
Cristallographie | |
Symbole de Pearson | [18] |
Classe cristalline ou groupe d’espace | P213 (n° 198)[18] |
Strukturbericht | D1[18] |
Structure type | NH3[18] |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | 1,325[4], même valeur pour l'ammoniac liquide à 16,5 °C sous pression |
Précautions | |
SGH[19],[20] | |
H221, H314, H331, H400, P210, P261, P273, P280, P305, P310, P338 et P351 |
|
SIMDUT[21] | |
A, B1, D1A, E, |
|
NFPA 704 | |
Transport | |
Inhalation | Les vapeurs sont très irritantes et corrosives. |
Peau | Les solutions concentrées peuvent provoquer des brûlures. |
Yeux | Dangereux, Irritation |
Ingestion | L'ingestion peut provoquer des brûlures de la bouche, langue, œsophage. |
Écotoxicologie | |
Seuil de l’odorat | bas : 0,04 ppm haut : 53 ppm[22] |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
modifier |
L'ammoniac est un composé chimique de formule NH3 (du groupe générique des nitrures d'hydrogène). Dans les conditions normales de température et de pression, c'est un gaz ; ce gaz est incolore et irritant, d'odeur piquante à faible dose, il brûle les yeux et les poumons à concentration plus élevée.
Dans l'industrie, l'ammoniac est produit par le procédé Haber-Bosch à partir de diazote et de dihydrogène. C'est l'un des composés les plus synthétisés au monde, utilisé comme réfrigérant et pour la synthèse de nombreux autres composés (dont des engrais en grand nombre). À l'état liquide (par exemple à 8 bar et 20 °C), on l'utilise aussi comme solvant.
L'auto-ionisation de l'ammoniac liquide est très faible, caractérisée par une constante de dissociation ionique Ki = [NH4+] [NH2−] qui vaut environ 10−33 mol2 l−2 à −50 °C.
Dans le solvant protique NH3 liquide, le cation ammonium NH4+ est l'acide le plus fort alors que l'anion amide NH2− est la base la plus forte.
Son doublet électronique en fait à la fois une base, un nucléophile, un ligand et un réducteur[24]. Sa propriété basique le rend utile pour divers sels d'ammonium. Ses propriétés de nucléophile en font un réactif de base en chimie organique pour la préparation des amides, des imides, etc. Ses propriétés de ligand sont connues depuis le début de la chimie de coordination et le fameux débat scientifique entre Sophus Mads Jørgensen et Alfred Werner, qui attira l'attention du jury du prix Nobel, décerné à ce dernier en 1913. Enfin, sa propriété de réducteur lui permet d'être industriellement oxydé en acide nitrique et en hydrazine notamment, deux produits industriels d'usage intensif.
En génie chimique, le système (air – NH3 – eau) constitue un modèle très étudié de phases liquide-gaz, puisque l'ammoniac est un gaz très soluble dans l'eau, avec une solubilité de 89,9 g pour 100 g d'eau à 0 °C et seulement 7,4 g à 96 °C. Le gaz est soluble dans l'eau, sous forme de NH3 aqueux faiblement dissocié en cations ammonium et anions hydroxyle ; cette solution aqueuse est nommée ammoniaque[25].
Sur le plan biologique, l'ammoniac joue un rôle majeur en agriculture ; c'est grâce à l'ammoniac que l'azote est artificiellement incorporé par les plantes. Chez l'animal, il est impliqué dans l'élimination de l'azote du corps et la régulation du pH sanguin.
Sur Terre, il est essentiellement piégé dans l'écorce terrestre (sels ammoniacaux minéraux tels que bicarbonates, nitrates, nitrites, chlorures, phosphates) ou dans la matière organique (charbon, tourbe, pétrole). En excès dans l'air, c'est un polluant acidifiant et eutrophisant de l'environnement. Après une amélioration de 1990 à 2011[26], ses teneurs dans l'air, maintenant suivies par satellite, sont en hausse en Europe et en France, en raison essentiellement des pratiques agricoles plus industrielles (donnée 2016)[27]. En ville et sur les axes de transport, il est issu du trafic routier pour 40 à 60 %[28], mais à échelle du pays, en 2011, il provient à 94 % des émissions de NH3[29] d'origine agricole. L'élevage, à cause des fumiers et des lisiers, en représente la première source[30],[31]. Sa teneur dans l'air devrait être infime (hormis en présence d'excréments ou urines en décomposition, d'une fermentation par des micro-organismes en milieu confiné ou d'une putréfaction en milieu anaérobie).