L’armistice du est une convention signée en forêt de Compiègne entre le Troisième Reich, représenté par le général Wilhelm Keitel, et le dernier gouvernement de la Troisième République, dirigé par le maréchal Philippe Pétain et représenté par le général Charles Huntziger, afin de suspendre les hostilités ouvertes par la déclaration de guerre de la France envers l'Allemagne le , marquées notamment par la bataille de France déclenchée le , la fuite de l'Armée britannique et son rembarquement à Dunkerque à partir du et la chute de Paris, déclarée ville ouverte le .
L'engagement interallié du qui avait été pris de ne pas conclure de paix séparée avec l'ennemi[1] n'empêche pas la signature d'un armistice qui suspend les combats et l'avancée de l'Armée allemande, établit les conditions de l'occupation partielle de la France par l'Allemagne, le sort des personnes capturées, déplacées ou occupées, la neutralisation des forces françaises, et le paiement de compensations économiques à l'Allemagne. Du point de vue territorial, il résulte de la convention (en particulier en ses articles 2 et 3)[2] que la France métropolitaine est divisée en deux parties par une ligne de démarcation, la zone occupée par l'Armée allemande et la zone dite « libre »[3]. Un nouveau régime sera instauré en en France : le régime de Vichy. En France d'outre-mer, si une majorité des territoires l'acceptent, l'armistice ne sera en revanche jamais reconnu par Félix Éboué qui choisit de continuer le combat et place directement le Territoire du Tchad sous le contrôle de la France libre donnant à celle-ci les attributs légaux d'un État souverain.
L'article 3 reconnaît la souveraineté du gouvernement français sur l'ensemble du territoire sous réserve « des droits de la puissance occupante »[4]. En pratique, la France est divisée en zones à statut différent, les demandes du gouvernement de rentrer à Paris sont toutes repoussées le et la ligne de démarcation devient « une frontière pratiquement étanche »[4]. Dans la zone occupée, on distinguera immédiatement après plusieurs types de territoires : une zone interdite, au Nord-Est (comprenant notamment deux départements, le Nord et le Pas-de-Calais, rattachés au gouvernorat militaire allemand en Belgique), une « zone réservée » de l'Est où aucun réfugié n'a le droit de retourner ou encore les territoires de l'Alsace et de la Moselle annexés dès le par l'instauration d'un cordon douanier, ainsi que la zone côtière le long des côtes de la Manche et de l'Atlantique[4]. Dans le Sud de la France, l'Italie reçoit également une petite zone d'occupation.
L'entrée en application de cet armistice ne doit se faire qu'après la signature de celui entre l'Italie et la France, signé le à 18 h 35. Le cessez-le-feu entre en vigueur six heures après, soit à 0 h 35 le [5].