Assur (dieu)

Assur (Aššur)
Bas-relief représentant un dieu, souvent identifié comme Assur, nourrissant deux caprins, avec deux déesses aux vases jaillissant à ses pieds. Assur, début du IIe millénaire av. J.-C.[1]
Bas-relief représentant un dieu, souvent identifié comme Assur, nourrissant deux caprins, avec deux déesses aux vases jaillissant à ses pieds. Assur, début du IIe millénaire av. J.-C.[1]
Caractéristiques
Fonction principale Dieu national de l'Assyrie
Période d'origine Mésopotamie antique
Parèdre Mullissu, Sheru'a, Ishtar
Équivalent(s) Enlil, Anshar, Marduk
Culte
Région de culte Assur (Assyrie, Mésopotamie)
Temple(s) Assur
Symboles
Animal Dragon-serpent (mushkhushu)

Assur, ou Assour (en assyrien : Aššur), est la divinité tutélaire de la ville d'Assur, et de l'Assyrie.

Incarnation divine de la cité d'Assur et de l'Assyrie, il ne dispose pas de domaine de spécialité particulière contrairement aux autres divinités. Il est considéré comme le véritable maître de l'Assyrie, dont les souverains ne sont que les seconds et exécutants des volontés. Quand ce royaume s’affirme comme une puissance politique et militaire de premier plan dans la seconde moitié du IIe millénaire av. J.-C., il devient une divinité impérialiste commandant aux souverains terrestres d'étendre son royaume et un dieu souverain suprême, en intégrant les traits du dieu Enlil. Quand l'Assyrie devient un empire dominant la majeure partie du Moyen-Orient aux VIIIe – VIIe siècle av. J.-C., il prend les traits d'une divinité universelle, dont les autres divinités ne sont que des aspects. Il rentre alors en concurrence avec le dieu Marduk, incarnant le royaume rival de l'Assyrie, celui de Babylone, dont il reprend divers aspect de la théologie et du culte.

Bien que les rois assyriens font la guerre aux autres pays en son nom et considèrent que leur victoire amène la soumission des vaincus au dieu Assur, ils ne tentent pas de leur imposer son culte, qui reste au contraire pour l'essentiel cantonné à la cité d'Assur, dont il est indissociable et indéracinable. Son grand temple, qui est érigé sur le point le plus élevé de la ville, est à plusieurs reprises reconstruit et agrandi pour correspondre à l'élévation du statut du dieu et de l'Assyrie. Son culte renvoie à son aspect souverain et politique : toutes les provinces assyriennes doivent symboliquement contribuer à ses offrandes, les rois assyriens y sont couronnés et participent à divers rituels confirmant leur soumission aux volontés du dieu en même temps que leur légitimité à exercer le mandat qu'il leur a confié.

Le temple d'Assur est détruit en 614 par les troupes Mèdes lors de la chute de l'empire assyrien, acte qui a probablement constitué un point d'orgue de la fin de cet empire, en symbolisant le fait qu'il avait été abandonné par son dieu. Son culte reprend progressivement dans les siècles suivants, et connaît un renouveau à partir de la fin du Ier siècle av. J.-C. quand Assur redevient une ville importante. La destruction de la ville par les Sassanides au début du IIIe siècle de notre ère semble avoir sonné le glas de la ville et du culte du dieu qui se confondait avec elle.

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