Un attentat-suicide est un type d'attaque violente dont la réalisation implique la mort intentionnelle de son auteur. Il est le plus souvent organisé par des groupes paramilitaires ou des individus comme une tactique du terrorisme, propre à la guerre psychologique. Les termes de « bombe humaine » ou « kamikaze » sont également usités.
Utilisées par les kamikazes comme technique de combat par l'armée japonaise durant la Seconde Guerre mondiale, les attaques suicides, selon Robert A. Pape (2003[1]), correspondent, à proprement parler, aux situations dans lesquelles un attaquant planifie sa mort dans son projet d'attaque. Plus récemment les attentats-suicides sont utilisés dans le cadre de campagnes terroristes, comme les attentats du 11 septembre 2001.
Les attentats-suicides sont caractéristiques des conflits asymétriques où l'un des adversaires dispose d'une puissance de feu nettement inférieure à l'autre[1]. Toutefois, certains auteurs ont contesté cette interprétation[2].
Cette pratique est systématiquement dénoncée par les institutions internationales (ONU, etc.) lorsqu'elle touche des populations civiles, conduisant à qualifier leurs auteurs de terroristes. Les groupes auteurs d'attentats-suicides tendent eux-mêmes à considérer l'attentat-suicide sinon comme leur unique moyen efficace de lutte, du moins l'un des plus efficaces[1]. Dans de nombreux cas, des conditionnements psychologiques pour amener des « candidats » au suicide ont également été observés.
Les attaques aléatoires des attentats-suicides visent à produire une paranoïa dans les populations ciblées, constituant ainsi une forme de guerre psychologique[3],[2]. Certaines formes récentes d'attentats-suicides tentent aussi de provoquer une logique de repli communautariste ou renforcer la cohésion de l'organisation[2]. Ils peuvent aussi être invoqués pour justifier la mise en place de politiques sécuritaires. Malgré la possible inefficacité de celles-ci, certains auteurs, comme Sprinzak, soutiennent de telles mesures (par exemple des barrières de séparation) en considérant qu'elles rassurent le public et seraient donc efficaces du point de vue symbolique[3]. D'autres, comme Scott Atran, considèrent totalement inefficaces de telles mesures, et préconisent plutôt d'encourager les tendances modérées au sein des groupes responsables d'attentats-suicides[4].
L'efficacité relative (faibles coûts, au sens économique strict, en dehors de la vie du kamikaze / grand nombre de victimes) de ces opérations, selon plusieurs auteurs[1],[3], explique leur augmentation constante depuis les années 1980. Si ces attentats ont un faible coût, ils exposent toutefois leurs responsables à des représailles massives, ainsi qu'à des sanctions économiques, juridiques ou politiques importantes (y compris en s'exposant à des critiques venant de l'intérieur du mouvement ou de ses soutiens)[2].
L'attentat-suicide est aujourd'hui principalement pratiqué par des mouvements terroristes islamistes (tels que l'Etat Islamique) ou communistes (PKK), généralement dans le cadre de luttes armées.