Bataille des Cardinaux

Bataille des Cardinaux
(en) Battle of Quiberon Bay
Description de cette image, également commentée ci-après
La bataille de la baie de Quiberon, Nicholas Pocock, 1812. National Maritime Museum
Informations générales
Date
Lieu Baie de Quiberon
Issue Victoire britannique décisive
Belligérants
Drapeau du royaume de France Royaume de France Drapeau de la Grande-Bretagne. Royaume de Grande-Bretagne
Commandants
Hubert de Brienne de Conflans Edward Hawke
Forces en présence
21 navires de ligne,
13 500 à 16 000 hommes
23 navires de ligne,
12 790 hommes
Pertes
5 navires de ligne perdus, 1 capturé,
2 500 morts
2 navires de ligne perdus,
près de 300 morts

Guerre de Sept Ans

Batailles

Europe

Amérique du Nord

Antilles

Asie

Afrique de l'Ouest
Coordonnées 47° 31′ 00″ nord, 3° 00′ 00″ ouest
Géolocalisation sur la carte : arrondissement de Lorient
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Bataille des Cardinaux (en) Battle of Quiberon Bay
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Bataille des Cardinaux (en) Battle of Quiberon Bay
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Bataille des Cardinaux (en) Battle of Quiberon Bay
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Bataille des Cardinaux (en) Battle of Quiberon Bay

La bataille des Cardinaux, connue sous le nom de Battle of Quiberon Bay (« bataille de la baie de Quiberon ») par les Britanniques, est une bataille navale ayant opposé les flottes française et britannique pendant la guerre de Sept Ans. Elle a lieu le et se déroule dans un triangle de sept milles marins formé par les îles d'Hœdic et Dumet et la pointe du Croisic, au large de la Bretagne.

Alors que la France s’est engagée aux côtés de l’Autriche contre la Prusse et la Grande-Bretagne, naît un projet d’invasion de l’Angleterre destiné à concentrer sur cette dernière l’effort militaire et à mettre fin au plus vite au conflit maritime et terrestre qui épuise financièrement le royaume français. Le projet d’invasion prévoit une attaque directe de Londres par des troupes embarquées des Pays-Bas autrichiens, accompagnée de deux actions de diversion ; l’une constituée d'un corps expéditionnaire débarquant en Écosse pour ensuite envahir l’Angleterre par le nord-ouest et l’autre initiée sur le nord-ouest de l’Irlande. Ce projet est élaboré par un cabinet secret constitué des secrétaires d’État Belle-Isle, Choiseul et Berryer ; le duc d’Aiguillon, qui doit préparer les troupes terrestres dans le Morbihan, y est également admis ; Madame de Pompadour joue un rôle important, quoique occulte, dans les choix stratégiques du projet.

La partie la plus compliquée du projet consiste à rassembler et équiper une armée terrestre de 17 000 soldats dans le Morbihan, devant être escortée jusqu’à destination par une escadre de 21 vaisseaux de ligne préparée à Brest et commandée par le maréchal de Conflans. Les préparatifs sont rendus ardus par les antagonismes politiques et l’état de délitement de la Marine royale engendré par le manque de moyens financiers et humains. En parallèle, l’Angleterre de William Pitt impose un blocus naval hermétique sur les côtes bretonnes françaises, par l’intermédiaire du Western Squadron de l’amiral Hawke, tirant profit de sa présence dans la Manche et le golfe de Gascogne pour espionner les préparatifs d’invasion et intensifier l’entraînement de ses équipages.

Le , profitant d'une accalmie météorologique, la flotte de Conflans quitte enfin Brest et se dirige vers la baie de Quiberon ; le même jour, Hawke, bien renseigné, quitte l’abri de Torbay pour venir l’affronter. Le matin du , Conflans aperçoit l’escadre du commodore Robert Duff, à la sortie de la baie de Quiberon et la prend en chasse. Celle-ci prend la fuite jusqu’au moment où la flotte de Hawke apparaît à l’horizon. La surprise est totale et Conflans choisit de se réfugier dans la baie plutôt que d’affronter les Anglais en pleine mer. Las, dans une mer déchainée, Hawke conduit la chasse et provoque le combat durant lequel 44 vaisseaux s’affrontent dans un espace restreint et qui conduit à la dislocation de la flotte française. Au bilan de la bataille, la marine française perd six vaisseaux et déplore 2 500 tués alors que la Royal Navy a vu deux de ses navires s’échouer et a perdu 300 hommes. Conséquences secondaires de la bataille, les flottilles françaises réfugiées dans les estuaires de la Vilaine et la Charente restent bloquées plus de deux ans, privant le royaume de leur puissance de feu.

Cette défaite française, qui sonne le glas du projet d’invasion de l’Angleterre et dont Conflans porte seul la responsabilité aux yeux de ses contemporains, ouvre la voie à une rénovation de la Marine royale dans son ensemble, qui permet à celle-ci d’être de nouveau compétitive 15 ans plus tard, alors que commence la guerre d'indépendance des États-Unis.


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