Brise-lames

Les 3 000 chênes têtards difformes arrachés aux talus des champs bretons sont implantés sur la plage du sillon à Saint-Malo depuis la fin du XVIIe siècle, après une tempête qui avait endommagé les remparts[1]. Ils sont utilisés comme brise-lames placés longitudinalement pour atténuer l'impact des vagues et comme épis placés transversalement pour freiner les sédiments véhiculés par la dérive littorale.
Les principales fonctions d'une digue portuaire sont l'accostage et la protection contre les vagues.

Un brise-lames est un ouvrage littoral orienté parallèlement au trait de côte, mais non rattaché à celui-ci contrairement à la digue côtière et au perré. Établi devant un port, une zone aménagée, une plage ou un littoral vulnérable à l'érosion, ce dispositif est conçu pour absorber et dissiper l'énergie de la houle et des vagues, et diminuer l'agitation du plan d'eau à la côte[2].

Une jetée ou une digue portuaire est un ouvrage littoral plus complexe qui remplit plusieurs fonctions dont celle de brise-lames qui constitue un abri pour protéger une zone de mouillage lors de mauvais temps.

Les ingénieurs maritimes utilisent parfois le terme « digue » pour désigner un brise-lames.

Plusieurs facteurs interviennent dans le type de brise-lames choisis (hauteur, largeur, longueur, forme, structure et matériel utilisé) et leur implantation : conditions de vagues auxquelles est soumise la côte, profondeur de l'eau, caractéristiques des fonds marins, coût de construction et d'entretien, impacts visuels et environnementaux. Ces ouvrages étant très coûteux, les ingénieurs cherchent à optimiser leur dimensionnement[3]. Ils peuvent être émergés, flottants ou submergés[4], ces derniers présentant comme avantage esthétique leur faible impact paysager.

En géomorphologie littorale, les travaux scientifiques observent que l'implantation des brise–lames peut altérer les processus physiques sur le littoral (altération « positive » lorsqu'elle entraîne une dynamique d'accrétion sédimentaire ou « négative » quand une érosion se produit)[5].

  1. La ville entreprend régulièrement des plans de rénovation pour remplacer les troncs qui se dégradent sous l'effet du sel et de la force des vagues.
  2. « Cerema, climat et territoires de demain. Aménagement et résilience », sur www.cerema.fr (consulté le )
  3. Ouellet, Y. (1974). Sur le dimensionnement optimal de brise–lames à talus en enrochements et en blocs artificiels. Canadian Journal of Civil Engineering, 1(1), 14-27 (résumé)
  4. Na'im et al. ont recensé les principaux types de brise-lames submergés : brise-lames non poreux submergés, brise-lames poreux submergés (blocs de bétons perforé), tubes en géotextile, solutions bio-inspirées (boules de récifs, systèmes racinaires artificiels de mangrove). Cf (en) Ibrahim 'Izzat Na'im, Ab Razak Mohd Shahrizal, Mat Desa Safari, « A Short Review of Submerged Breakwaters », MATEC Web of Conferences, vol. 203, no 01005,‎ , p. 1–17 (DOI 10.1051/matecconf/201820301005).
  5. (en) Francesco Gallerano, Giovanni Cannata, Federica Palleschi, « Hydrodynamic Effects Produced by Submerged Breakwaters in a Coastal Area with a Curvilinear Shoreline », Journal of Marine Science and Engineering, vol. 7, no 10,‎ , p. 337 (DOI 10.3390/jmse7100337).

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