L'étendard blanc des omeyyades |
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Devise | en arabe : لا إله إلا الله، محمد رسول الله (Lā ʾilāh ʾillā Allāh, Muḥammad rasūl Allāh, « Il n'y a de dieu qu'Allah, Mahomet est le messager d'Allah ») |
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Statut | Califat |
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Capitale |
Damas (661-744) Harran (744-750) |
Langue(s) | Arabe |
Religion | Islam |
Monnaie |
Dinar (or) Dirham (argent) Fals (cuivre) |
Population (vers 720) | 33 000 000 à 63 000 000 hab. |
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Densité | 2 à 4 hab./km2 |
Gentilé | Omeyyade |
Superficie | 14 000 000 km2 |
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661 | Fondation du Califat omeyyade par Muʿāwiyah Ier |
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680-692 | Deuxième Fitnah |
Bataille du Guadalete | |
- | Second siège de Constantinople |
Bataille de Poitiers | |
Bataille du Grand Zab | |
750 | Chute du Califat omeyyade, remplacé par le Califat abbasside |
(1er) 661-680 | Muʿāwiyah Ier |
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(Der) 744-750 | Marwān II |
Entités précédentes :
Le Califat omeyyade (en arabe : الخلافة الأموية (al-Ḫilāfah al-ʾumawiyyah)) est un califat fondé par la dynastie arabe des Omeyyades, qui gouverne le monde musulman de 661 à 750. Les Omeyyades sont originaires de la tribu de Qurayš, qui domine la Mecque au temps du prophète Mahomet. À la suite de la guerre civile ayant opposé principalement Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān, gouverneur de Syrie, au calife ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, et après l'assassinat de ce dernier, Muʿāwiyah fonde le Califat omeyyade en prenant Damas comme capitale, faisant de la Syrie la base d'un Califat qui fait suite au Califat bien guidé et qui devient, au fil des conquêtes, le plus grand État musulman de l'Histoire. Ainsi, les successeurs de Muʿāwiyah Ier étendent les frontières du Califat de l'Indus jusqu'à la péninsule Ibérique, entrant en guerre à plusieurs reprises notamment avec l'Empire romain d'Orient et l'Empire khazar, et faisant disparaître le Royaume wisigoth. Le Califat omeyyade s'étend même au-delà des Pyrénées avant d'être arrêté par Charles Martel à la bataille de Poitiers en 732.
Devant une expansion aussi importante et l'incorporation de populations non musulmanes toujours de plus en plus nombreuses, des problèmes d'assimilation, mais aussi de financement, ne tardent pas à se manifester. Les non musulmans (chrétiens, juifs, zoroastriens, etc.) jouissent d'une liberté de culte et d'une large autonomie judiciaire, mais ils sont soumis à l'impôt de la ǧizyah en compensation de leur exemption du service militaire. Étant donné l'expansion rapide, la plupart des fonctionnaires romains sont reconduits à leur poste après l'incorporation au Califat. Cette relative tolérance religieuse permet d'assurer une stabilité dans la Syrie, majoritairement chrétienne et fief des Omeyyades, mais d'autres provinces connaissent des troubles récurrents qui poussent à bout les finances de l'État afin de pacifier des régions souvent éloignées, mettant en danger une stabilité politique difficile sur un aussi vaste territoire. Ces troubles sont souvent dus à une inégalité sociale entre les musulmans arabes et les populations conquises, mais également entre tribus arabes rivales. Vers 746 sort du silence au Khorassan un mouvement assez hétéroclite, dirigé par les Abbassides, qui finit par faire chuter et remplacer le Califat omeyyade après la bataille du Grand Zab, en 750. À la suite de cette bataille, la plupart des membres de la dynastie omeyyade sont tués, mais l'un de leurs survivants s’installe en al-ʾAndalus et fonde un nouvel État à Cordoue, cinq ans plus tard.
Sous le Califat omeyyade, l'aire de répartition de l'arabe se voit multipliée. De célèbres bâtiments, comme le dôme du Rocher ou la Grande Mosquée des Omeyyades, sont construits pendant cette période. Cependant, les califes omeyyades, à l'exception notable de ʿUmar II, souffrent d'une mauvaise réputation dans l'historiographie musulmane, principalement chiite. Les adversaires des Omeyyades leur reprochent principalement d'avoir transformé le califat d'une institution religieuse en une institution dynastique et héréditaire, mais aussi d'avoir versé le sang de la famille du Prophète. Le nationalisme arabe considère la période omeyyade comme une partie de l'âge d'or arabe, qu'il aspire à restaurer. Cette nostalgie de la période omeyyade est surtout vive en Syrie, noyau du Califat omeyyade.