Affaire des caricatures de Mahomet de Jyllands-Posten | |
Type | Controverse à propos de la liberté de la presse |
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Pays | Danemark |
Date | depuis 2005 |
Participant(s) | Jyllands-Posten |
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Des caricatures de Mahomet de douze dessinateurs sont parues le dans le quotidien danois Jyllands-Posten, en réponse à Kåre Bluitgen, un écrivain se plaignant que personne n'ose illustrer son livre sur Mahomet depuis l'assassinat de Theo van Gogh aux Pays-Bas le 2 novembre 2004.
Illustrant un article consacré à l'autocensure et à la liberté de la presse, ces dessins sont de facture différente[1]. L'un montre un dessinateur inquiet, cachant le portrait de Mahomet qu'il est en train de tracer. Un autre Mahomet au ciel, accueillant d'un air désolé des musulmans, sans doute auteurs d'attentats-suicides, en leur disant qu'il n'y a malheureusement plus de vierges pour eux[1]. Celui de Kurt Westergaard, montrant Mahomet coiffé d'un turban en forme de bombe[2], avec une mèche allumée, concentre toutes les critiques.
L'un des douze dessinateurs, Lars Refn, déclare rapidement que le journal Jyllands-Posten « voulait dès le départ uniquement provoquer »[1]. Le 14 octobre, deux semaines après la parution, plusieurs milliers de musulmans manifestent à Copenhague[1]. Le lendemain, un homme de 17 ans est interpellé dans la ville où se situe le siège du journal, pour avoir proféré des menaces de mort contre deux dessinateurs[1]. Le premier journal à reprendre les dessins fut le journal égyptien Al Fagr, le 17 octobre 2005.
Quelques jours plus tard, onze ambassadeurs de pays musulmans demandent à être reçus par le Premier ministre danois, qui refuse les demandes. Le 1er décembre, huit des dessinateurs et cinq représentants de la communauté musulmane se rencontrent confidentiellement, dans un bon climat. Mais le lendemain, un groupe extrémiste du Pakistan met à prix la tête des dessinateurs[1]. Entre décembre et début janvier, plusieurs délégations d'imams danois se rendent au Moyen-Orient pour mobiliser les institutions et États musulmans. Ils montrent les douze dessins du Jyllands-Posten, mélangés à d'autres, d'une rare violence, comme l'a révélé le 12 janvier 2006 le journal Ekstra Bladet[1]. C'est après cette tournée que l'affaire prend une ampleur internationale, avec des manifestations dans certains pays, parfois pacifiques parfois violentes.
Fin janvier 2006, plusieurs pays arabes font pression sur le Danemark. Le 1er février, la presse reprend les douze caricatures, en Belgique flamande et en Allemagne. France-Soir les reprend le même jour, mais Libération n'en publie que 4 sur 12, le 3 février. Charlie Hebdo les reprend pour la première fois le 8 février, en y ajoutant des caricatures de Mahomet dessinées par les collaborateurs réguliers du journal. Trois semaines après, le directeur du journal Philippe Val lance le Manifeste des douze avec Caroline Fourest et Bernard-Henri Lévy. En 2010, l'auteur du dessin le plus controversé, Kurt Westergaard, annonce qu'il dément avoir voulu « représenter » Mahomet : « Je n'ai jamais dit qu’il s'agissait de Mahomet […] J'ai voulu montrer qu’il y avait des terroristes qui se servaient de l'islam et du Coran comme d’une façade[3]. »