Commerce triangulaire

Schéma classique du commerce triangulaire entre l'Europe, l'Afrique et les Amériques.
Plan de « stockage » du navire négrier anglais Brookes.

Le commerce triangulaire désigne le commerce maritime reliant l'Europe, l'Afrique et l'Amérique, avec comme objectif la déportation d'esclaves noirs pour approvisionner les colonies en main-d'œuvre servile. Depuis l'Europe, des navires chargés de pacotille (étoffes, armes) se rendaient sur les côtes africaines acquérir des captifs. Ceux-ci étaient ensuite transportés dans les colonies d'Amérique, où ils étaient échangés contre les matières premières produites dans les plantations esclavagistes (sucre, café, cacao, coton, tabac). Enfin, ces denrées coloniales étaient à leur tour revendues dans les ports européens.

Le « commerce triangulaire » et la « traite en droiture » (allers-retours Afrique-Amérique, sans passer par l'Europe) forment ensemble la traite atlantique ou traite occidentale. Organisée par les Européens, cette « traite négrière » est responsable de la déportation massive de onze millions d'individus sur quatre siècles. En revanche, contrairement à la traite en droiture, le commerce triangulaire, qui a été le plus pratiqué par la France et le Royaume-Uni, est très concentré dans le temps : il prend de l'ampleur au XVIIIe siècle, en particulier à partir de 1705, puis chute au début du XIXe siècle, avec le développement du mouvement abolitionniste en Europe et l'interdiction de la traite (mais pas encore de l'esclavage). Le trafic d'esclaves devenu illégal se fait ensuite principalement en droiture. Enfin, l'abolition complète de l'esclavage (Royaume-Uni en 1838, France en 1848, Brésil en 1888) met un terme définitif à la traite négrière occidentale. L'engagisme est alors relancé pour satisfaire la demande de main-d’œuvre des plantations coloniales.


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