Le compagnonnage, réseau de transmission des savoirs et des identités par le métier *
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Flèche torse de la maison des compagnons de Nantes | |
Pays * | France |
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Liste | Liste représentative |
Année d’inscription | 2010 |
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Le compagnonnage *
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Domaine | Savoir-faire |
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Lieu d'inventaire | France |
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Le compagnonnage désigne un système traditionnel de transmission de connaissances et de formation à un métier, qui s'ancre dans des communautés de compagnons. Un aspirant compagnon se forme à un métier à travers une série de pratiques éducatives encadrées par la communauté de compagnons qu'il souhaite rejoindre. Ces pratiques, multiples, peuvent inclure tant l'enseignement scolaire que l'itinérance éducative et les rituels d'initiation. À la suite de cette période de compagnonnage, l'aspirant est accepté comme compagnon par sa corporation, et pourra lui-même participer à la formation de futurs aspirants[1].
Le terme désigne principalement une branche du mouvement ouvrier français, célèbre pour son Tour de France, qui connut l'apogée de sa renommée avec Agricol Perdiguier au milieu du XIXe siècle avant de disparaître presque entièrement à la suite de l'industrialisation, de la transformation de l'apprentissage et de l'autorisation des syndicats ouvriers[2].
Le compagnonnage a été pratiqué plus marginalement en Belgique, et sous une forme un peu différente au Canada et en Allemagne. Mais il ne s'est jamais implanté en Grande-Bretagne, dans laquelle une autre forme d'organisation, les « sociétés amicales » ont succédé aux confréries et corporations du Moyen Âge.
Presque disparu au début du XXe siècle[3] le compagnonnage connaît aujourd'hui une période de renouveau, attirant des jeunes à la recherche d'une philosophie de formation et de vie professionnelle fondée sur la qualité, la solidarité et la culture locale. Un comité intergouvernemental de l'UNESCO réuni à Nairobi y voit « un moyen unique de transmettre des savoirs et savoir-faire »[1]. Le compagnonnage français a été inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité en 2010 sous le titre « Le compagnonnage, réseau de transmission des savoirs et des identités par le métier », après que ce savoir-faire eut été inscrit à l'Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France.