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(4 ans et 14 jours)
Pavillon national de février 1794, en usage sur mer seulement |
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Statut |
Régime directorial Séparation stricte des pouvoirs |
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Texte fondamental | Constitution de l'an III |
Capitale | Paris |
Régime politique |
Première République (1792-1804) Gouvernement : Ministres du Directoire |
4 brumaire an IV |
La Convention cède la place au Directoire. |
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12 ventôse an IV |
Napoléon Bonaparte est nommé général en chef de l'Armée d'Italie. Début de la Première campagne d’Italie. |
18 fructidor an V |
Coup d'État intenté par trois Directeurs contre les Jacobins et les royalistes, majoritaires au Parlement. |
floréal an VI |
Début de la Deuxième Coalition. |
26 messidor an VI |
Début de la campagne d'Égypte (fin en 1801). |
16 germinal an VII |
Début de la deuxième campagne d'Italie (fin en 1800). |
30 prairial an VII |
Coup d'État : « revanche des Conseils », qui gagnent en autorité au détriment du Directoire. |
18 brumaire an VIII |
Coup d'État du 18 Brumaire. Disparition du Directoire au profit du Consulat. |
1795-1799 | Cinq Directeurs |
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Chambre haute | Conseil des Anciens |
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Chambre basse | Conseil des Cinq-Cents |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
Le Directoire est un régime politique français de type directorial en place durant la Première République, du 4 brumaire an IV () au 18 brumaire an VIII (). Il tire son nom du « directoire » c'est-à-dire l'ensemble des cinq directeurs, chefs du gouvernement entre lesquels le pouvoir exécutif et les ministres sont répartis, pour éviter la tyrannie, et dont le siège est au palais du Luxembourg. Mis en place à la fin de la Terreur par les républicains modérés de la Convention thermidorienne, le régime — inspiré par une bourgeoisie enrichie par la spéculation sur les biens nationaux et les assignats — rétablit le suffrage censitaire, qui sert à élire les deux chambres législatives, le Conseil des Cinq-Cents et le Conseil des Anciens. Cette recherche de stabilité sociale est contrebalancée par un renouvellement annuel du tiers du corps législatif et d'un ou deux des cinq directeurs.
Durant ses quatre années d'existence, le Directoire est confronté à des complots royalistes, mais aussi jacobins — telle la Conjuration des Égaux, qui survient en 1796 —, et recourt à la déportation en Guyane. Les élections annuelles sont autant de désaveux pour l'exécutif, qui organise à plusieurs reprises des coups d'État pour se maintenir, notamment celui du 18 fructidor an V, quand les monarchistes sont devenus majoritaires aux conseils. Ces opposants multiplient les reproches à l'encontre du Directoire et appellent à la révision de la Constitution de l'an III. En 1799, un des révisionnistes, Sieyès, devient Directeur, puis fomente le coup d'État du 18 Brumaire, qui met fin au Directoire et entraîne la formation du Consulat, dont la personnalité principale est Napoléon Bonaparte.
La période du Directoire, souvent vue comme une courte période de transition par l'historiographie, est aussi une époque d'agitation militaire, la France faisant face à l'Autriche, tout d'abord lors de la campagne d'Italie, puis à nouveau lorsque est formée la Deuxième Coalition. Alors que Saint-Domingue est en guerre et que la Martinique est occupée, le Directoire fixe la frontière sur le Rhin, départementalise les colonies dans un élan abolitionniste et commence une réorganisation de l'Europe en créant une union douanière avec les républiques sœurs. Une autre entreprise audacieuse menée à l'époque est la campagne d'Égypte, qui consolide la célébrité de Bonaparte.
Sur le plan intérieur, le Directoire met en place une administration dense, des outils économétriques, des institutions scolaires et des industries qui profiteront aux régimes suivants. C'est une époque de foisonnement culturel et de liberté morale qu'illustrent les Merveilleuses et le style Directoire. En ce qui concerne la religion, c'est plutôt une période d'apaisement : les prêtres réfractaires continuent à être arrêtés — et parfois exécutés —, mais les croix sont désormais tolérées, des écoles religieuses rouvrent et les offices religieux ont plus d'audience, quoique la croyance diminue.