La dormance est un terme qui regroupe toutes les formes de vie ralenties. Elle correspond à la période où, dans le cycle de vie d’un organisme, la croissance, le développement et/ou l'activité physique (chez les animaux) sont temporairement arrêtés. Cela réduit l'activité métabolique et aide donc l’organisme à conserver de l’énergie.
Il s’agit d’une stratégie de minimisation des risques(bet-hedging en anglais) mise en place chez une vaste gamme de taxa[1]. La dormance tend à être étroitement associée aux conditions environnementales et est caractérisée par plusieurs phases : entrée en dormance (ou initiation), dormance (ou maintien), levée de dormance (ou sortie de dormance) et post-dormance.
Les organismes peuvent synchroniser une entrée en dormance, en fonction de leur environnement, par des moyens prédictifs ou indirects.
La dormance prédictive (dite dormance innée ou primaire) se produit lorsque les organismes entrent dans une phase de dormance avant l'apparition de conditions défavorables. Il s'agit d'un mécanisme codé génétiquement. Par exemple, la photopériode et la diminution de température sont utilisées par de nombreuses plantes pour prédire l'arrivée de l'hiver[2]. La dormance prédictive des insectes est couramment appelée diapause.
La dormance conséquentielle (dite dormance secondaire) se produit lorsque les organismes entrent dans une phase de dormance à la suite de conditions défavorables. Ceci est communément trouvé dans les zones à climat aléatoire. Bien que des changements très brusques de conditions peuvent entraîner une forte mortalité chez les animaux qui s’appuient sur la dormance conséquentielle, son utilisation peut être avantageuse car les organismes restent actifs plus longtemps et sont donc en mesure de mieux utiliser les ressources disponibles[3]. La quiescence déclenchée directement par un facteur du milieu, souvent la sécheresse (estivation) ou le froid (hibernation), est considérée comme une stratégie de dormance conséquentielle[4].
↑Jay T. Lennon & Stuart E. Jones, Microbial seed banks: the ecological and evolutionary implications of dormancy, Nature Reviews Microbiology 9, 119 (février 2011).
↑William E. Bradshaw, Peter A. Zani et Christina M. Holzapfel, Adaptation to Temperate Climates, Evolution (août 2004).
↑Belozerov V.N., Diapause and quiescence as two main kinds of dormancy and their significance in life cycles of mites and tocks (Chelicerata: Arachnida: Acari). Part 1. Acariformes (2008).
↑(de) H.J. Müller, « Formen der Dormanz bei Insekten », Nova Acta Leopoldina, 35, 1970, p. 7-27