Empire romain

Empire romain[N 1]
(la) Imperium romanum
(grc) Βασιλεία Ῥωμαίων / Basileía Rhômaíôn
(it) Impero romano

 – 395 / 476 / 1453[B 1]

Drapeau Blason
Vexillum avec l'aigle et le sigle de l'État romain : SPQR.
Description de cette image, également commentée ci-après
L'Empire romain à son extension maximale vers , au moment de la mort de Trajan (avec ses vassaux en rose)[1], s'étend sur un neuvième de la circonférence de la Terre et rassemble un quart de l'humanité[2]. À noter que le sud de la Mésopotamie n'est occupé que quelques mois entre l’été et l'automne 116/117.
Informations générales
Statut Empire autocratique
Capitale Rome, puis, à partir de 286, Milan, Ravenne, Salone () Constantinople et Syracuse (). Voir aussi la liste des différentes résidences impériales
Langue(s) Latin, grec ancien[B 2]
Religion Religion romaine antique puis christianisme[B 3]
Monnaie Monnaie romaine

Démographie
Population  
env. 56 000 000 hab[3].
env. 88 000 000 hab[3].
Densité  
20,7 hab/km2
17,6 hab/km2
Gentilé Romain/ Romaine

Superficie
Superficie  
2 750 000 km2[3]
4 200 000 km2[3]
5 000 000 km2[3]
4 400 000 km2[3]
Histoire et événements
Bataille d'Actium
Octave est proclamé « auguste »
Dioclétien établit la Tétrarchie
Constantin Ier fonde la ville de Constantinople
Division de l'Empire entre Arcadius et Honorius,
demeurée définitive
Fin de l'Empire romain d'Occident
Fin de l'Empire romain d'Orient
Empereur
Auguste
Marc Aurèle
Constantin Ier
Théodose Ier
Romulus Augustule
Constantin XI Paléologue

Entités précédentes :

  1. À partir de l'année , l'Empire est partagé en deux parties, ce jusqu'à Justinien qui le réunifia en partie au VIe siècle avant que la partie occidentale ne tombe définitivement hors du contrôle administratif de l'écoumène constantinopolitain — Empire romain d'Occident et Empire romain d'Orient. C'est le premier qui prend fin en 476, le second ne tombera qu'en 1453, lors de la chute de Constantinople devant les armées ottomanes.
  2. Le latin était la langue officielle de l'État, le grec ancien étant la langue des élites cultivées.
  3. Il y avait de nombreuses autres religions dans l'Empire.
Évolution du territoire de la République et de l'Empire.

L'Empire romain (en latin : Imperium romanum) est le nom donné par les historiens à la période de la Rome antique s'étendant entre et .

L'année correspond à l'octroi par le Sénat à Octave du surnom d'Augustus (« Auguste »), date traditionnellement considérée comme le début du principat, qui mit fin à la dernière guerre civile de la République romaine, au cours de la toute fin de la République romaine.

Durant la période de cinq siècles allant de à , l'État romain s'est agrandi au point d'englober un territoire allant de la Maurétanie tingitane (Maroc actuel) en passant par la Mésopotamie, la Britannie (Angleterre et pays de Galles actuels) jusqu'à l'Égypte, créant ainsi l'une des plus grandes entités politiques de l'Histoire, qui influença profondément tous ses territoires, tant en Europe, en Afrique du Nord qu'en Asie de l'Ouest, sur le plan culturel, linguistique et finalement religieux, tout en assurant la conservation de la civilisation grecque antique reçue en héritage. La période impériale fut aussi un temps de développement des échanges économiques, facilité par la construction d'un important réseau routier, d'aqueducs et ponts parfois encore existants, et de nombreuses villes, devenues par la suite des métropoles d'Europe occidentale (Paris, Londres, Lyon, Strasbourg, Barcelone, etc.).

Contrairement à la République, qui était oligarchique, l'Empire fut une autocratie, tout en conservant durant le principat des apparences républicaines : le pouvoir politique était principalement détenu par un seul homme, l'empereur, qui s'appuyait sur une bureaucratie sans cesse plus développée, sur une administration territoriale importante et sur une puissante armée. De sa fondation par Auguste jusqu'à la déposition de son dernier empereur, Romulus Augustule, l'Empire eut une histoire intérieure et extérieure complexe, caractérisée, au départ, par une certaine stabilité politique (période du principat), puis, à partir du IIIe siècle, par une instabilité de plus en plus importante : crise du troisième siècle et dominat. Les coups d'État et les guerres civiles se multiplient, et l'Empire avait à affronter un nombre grandissant d'ennemis extérieurs.

En effet, à partir de la fin du IIe siècle, l'Empire est confronté à ce que l'historiographie ultérieure a appelé les invasions barbares. Il s'agissait, en réalité, de mouvements de populations de très grande ampleur, réalisés sur de longues durées. Les peuples dits « barbares », en se déplaçant vers l'ouest, finirent par se heurter à la frontière romaine, militairement gardée, et, poussés par d'autres peuples plus à l'est, tentèrent de la percer. Si l'Empire parvint, dans un premier temps, à repousser les envahisseurs, la crise du troisième siècle vit les frontières céder une première fois. En réaction aux périls extérieurs, le pouvoir romain, à partir de la tétrarchie, chercha à se renforcer : les centres de décision politique et militaire furent multipliés, l'administration développée et militarisée, et la taille de l'armée augmentée. Le IVe siècle fut l'époque des guerres civiles entre les successeurs des tétrarques, et il fut dominé par la personnalité de Constantin Ier, qui rénova profondément l'Empire romain, en lui donnant ses caractéristiques définitives.

À cette époque, le pouvoir était devenu un régime absolu, avec une cour et un protocole de type oriental. La fin de la proscription du christianisme par Constantin, puis son établissement comme religion d'État par Théodose Ier est le fait le plus marquant de la civilisation romaine dans cette période, l'Antiquité tardive. Appuyée sur l'appareil administratif romain, extrêmement développé, l'Église acquit une place prépondérante dans tous les territoires romains avant d'être chassée, par l'expansion de l'islam, d'une partie de ceux-ci.

Après la division de l'Empire en deux entités, l'Empire romain d'Orient (pars orientalis) et l'Empire romain d'Occident (pars occidentalis), la partie occidentale est marquée, à partir du Ve siècle, par un délitement continu de l'autorité politique au profit des royaumes germaniques : la puissance militaire s'effondre, l'économie est exsangue et la domination territoriale se réduit, jusqu'à ne plus dépasser l'Italie. L'Empire s'effondre d'une manière progressive, et la déposition, par Odoacre, du dernier empereur Romulus Augustule, est finalement un événement mineur, surtout symbolique.

Éteint en Occident en 476, l'Empire romain persista en Orient, autour de sa capitale, Constantinople. À l'Est, il mêla, comme jadis à l'Ouest, des éléments de civilisation grecs et latins, mais la part grecque est devenue prépondérante. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l'appellation « byzantin » (qui date du XVIe siècle mais était peu utilisée) se généralise pour l'Empire romain d'Orient, mais il n'existe pas de fondation ou de début de l'Empire byzantin, qui n'est que la période médiévale et finale de l'Empire romain et prend fin en 1453[4]. En Europe de l'Ouest et centrale, l'Empire d'Occident (800-924) des rois carolingiens, puis le Saint-Empire romain germanique (962-1806), dont les souverains se faisaient encore appeler « empereur des Romains », se considéraient également comme les successeurs légitimes de l'Empire romain en Occident.


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  1. Bennett, Julian, Trajan: Optimus Princeps : a Life and Times, Routledge, (ISBN 978-0-415-16524-2, lire en ligne). Fig. 1. Regions east of the Euphrates river were held only in the years 116–117.
  2. (en) Rachel Ehrenberg, « Interactive map like GPS for Roman Empire », sur Science News, .
  3. a b c d e et f (en) Rein Taagepera, « Size and Duration of Empires: Growth-Decline Curves, 600 BC to 600 AD », Social Science History, Duke University Press, vol. 3, nos 3/4,‎ (ISSN 0145-5532, DOI 10.2307/1170959).
  4. Georg Ostrogorsky, Histoire de l’État byzantin, Paris, 1956, éd. Payot, (réimp. 1977).

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