Enigma (machine)

Modèle allemand d'une machine Enigma de 1942
« ENIGMA » en bleu sur fond noir dans un ovale. La taille des lettres suit la forme de l’ovale.
Logo d’Enigma.
Enigma, machine de chiffrement électromécanique à cylindres ; la version ci-dessus est un modèle militaire suisse, avec console de lecture supplémentaire.
Tableau de permutations.
La machine enigma du collectioneur Edmond Kern au Musée militaire Park France[1]
Enigma de 1942 capot ouvert

Enigma est une machine électromécanique portative servant au chiffrement et au déchiffrement de l'information. Elle fut inventée par l'Allemand Arthur Scherbius, reprenant un brevet du Néerlandais Hugo Koch, datant de 1919[2],[3]. Enigma fut utilisée principalement par l’Allemagne nazie (Die Chiffriermaschine Enigma) pendant la Seconde Guerre mondiale. Le terme « Enigma » désigne en fait toute une famille de machines, car il en a existé de nombreuses et subtiles variantes, commercialisées en Europe et dans le reste du monde à partir de 1923. Elle fut aussi adoptée par les services militaires et diplomatiques de nombreuses nations.

Son utilisation la plus célèbre fut celle faite par l'Allemagne nazie et ses alliés, avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, la machine étant réputée inviolable selon ses concepteurs. Néanmoins un nombre important de messages Enigma ont pu être déchiffrés près de sept ans avant la guerre.

Dès 1931, le Service français de renseignement (surnommé le « 2e Bureau ») était parvenu à recruter une source (Hans-Thilo Schmidt) au sein même du bureau du chiffre du ministère de la Reichswehr. Il obtient de lui des premières copies de la documentation ; il les proposa à l'Intelligence Service britannique, qui se montra sceptique, et au service polonais, qui fut très intéressé. Une coopération s'instaura, qui allait durer jusqu'en 1939. Les Français continuèrent de fournir de nouveaux renseignements obtenus de la même source et les Polonais montèrent une équipe qui parvint à reproduire la machine à partir de la documentation de plus en plus précise qui leur parvenait[4].

En , trois mathématiciens polonais (Marian Rejewski, Jerzy Różycki et Henryk Zygalski) ont réussi à déchiffrer des messages de l'Enigma. En , Rejewski a mis en place un déchiffrage par une machine électromécanique (appelée une « bombe cryptologique » — il fallait deux heures pour déchiffrer la clef du jour). Le à Pyry près de Varsovie, les Polonais ont transmis un exemplaire d'Enigma ainsi que la documentation sur le décryptage aussi bien aux représentants de renseignement français qu'aux représentants de renseignement britannique.

Pendant le second conflit mondial, les cryptanalystes britanniques, dont Alan Turing, purent continuer les travaux du mathématicien polonais Marian Rejewski. Ils furent par la suite, dans des circonstances favorables et pendant des intervalles de temps plus ou moins longs, capables de déchiffrer les messages Enigma en perfectionnant les « bombes électromécaniques »[note 1] inventées et mises au point par Rejewski.

Les informations obtenues grâce au déchiffrement des messages d'Enigma donnèrent au camp des Alliés un avantage certain dans la poursuite de la guerre. On a estimé que le conflit en Europe a été écourté d'au minimum deux ans grâce à la cryptanalyse des chiffres et des codes allemands[note 2],[5].

  1. dna.fr/ edmond-kern-devoile-le-mythe-d-enigma
  2. « Décryptage de Ultra : Ce que savaient les Alliés », sur livresdeguerre.net, .
  3. Brown 1982, p. 37.
  4. Destremeau 2009.
  5. (en) Harry Hinsley, The Influence of ULTRA in the Second World War, (lire en ligne [PDF]), p. 8.


Erreur de référence : Des balises <ref> existent pour un groupe nommé « note », mais aucune balise <references group="note"/> correspondante n’a été trouvée


Developed by StudentB