Esclavage dans le monde musulman

Marché aux esclaves au Caire, Maurycy Gottlieb, 1877.

L'esclavage dans le monde musulman décrit la condition servile à partir du moment et dans l'espace géographique où la religion musulmane est apparue. Sur une période allant du VIIe au XXe siècle, cette condition fut définie par les sociétés musulmanes conformément aux préceptes du Coran et des commentaires juridiques qui en ont interprété les sourates, et de divers haddiths. La condition servile existait depuis des millénaires avant l'émergence de l'islam, mais, avant comme après, les esclaves provenaient principalement de la traite orientale pratiquée à partir de l'Afrique, de l'Europe, du Caucase et du sous-continent indien[1],[2].

Esclave anciennement chrétien devenu janissaire ottoman, Yeni Çeri par Taner Alakuş.
Jeune captive grecque, J. F. Lewis, 1838.

Entre le VIe et le IXe siècle, et au début de l'histoire islamique, les esclaves du monde musulman furent employés dans l'irrigation, les plantations de canne à sucre (similaires à celles des Amériques modernes), l'exploitation minière et l'élevage, mais cette pratique diminua après les révoltes de cette période (comme celle des Zanj de 869–883[3]) et par la suite les esclaves furent surtout utilisés en tant que travailleurs domestiques, soldats, gardiens et concubines[4].

Affranchis ou non, les esclaves du monde musulman y ont occupé divers rôles sociaux et économiques, allant du travailleur manuel durement traité à l'émir investi de hautes responsabilités. De nombreux dirigeants utilisaient des esclaves militaires (servant dans les armées permanentes) et administratifs, à tel point que certains esclaves pouvaient parfois accéder à des postes socialement élevés, voire prendre le pouvoir[5].

  1. « La traite oubliée des négriers musulmans », sur lhistoire.fr (consulté le ).
  2. Marie-Claude Barbier Mosimann, « La traite arabo-musulmane est volontairement occultée dans les mémoires de l'esclavage », sur Le Figaro, 11/05/2021 à 11:03.
  3. Clarence-Smith (2006), pp. 2–5.
  4. Segal 2001, p. 4.
  5. Delacampagne 2002, p. 122.

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