Espagne franquiste

État espagnol
(es) Estado Español

 – 
(38 ans, 2 mois et 14 jours)

Drapeau
Drapeau de l'Espagne de 1945 à 1977.
Blason
Armoiries de l'Espagne de 1945 à 1977.
Devise

en espagnol : Una, Grande y Libre (« Une, grande et libre »)

en latin : Plus ultra (« Plus loin »)
Hymne Marcha Granadera
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte de représentant (en vert) l'Espagne ainsi que ses colonies et protectorats sous le régime franquiste.
Informations générales
Statut Dictature nationale-catholique à parti unique.
Monarchie (régence) à partir de 1947.
Capitale Madrid
Langue(s) Espagnol
Religion Catholicisme
Monnaie Peseta

Démographie
Population  
• 1940 25 877 971 hab.
• 1975 35 563 535 hab.
Superficie
Superficie (1940) 796 030 km2
Histoire et événements
1936–1939 Guerre d'Espagne.
Fin de la Guerre d'Espagne.
Référendum sur la loi de succession du chef de l'État.
Mort de Francisco Franco.
Avril 1977 Dissolution du Movimiento.
Premières élections libres depuis le début du régime franquiste.
Chef de l'État (Caudillo)
1939–1975 Francisco Franco
Roi
1975–2014 Juan Carlos Ier (Prince d'Espagne de 1969 à 1975)
Président du Gouvernement
1939–1973 Francisco Franco
1973 Luis Carrero Blanco
1973–1976 Carlos Arias Navarro
1976–1981 Adolfo Suárez
Parlement
Parlement monocaméral Cortes Españolas

Entités précédentes :

Espagne franquiste et franquisme (en espagnol : franquismo) sont des noms non officiels utilisés pour désigner le régime politique de l'Espagne fondé par le général Francisco Franco, de 1936/1939 (guerre civile) à 1977 (premières élections libres durant le processus de transition démocratique). Le franquisme s'appuie sur une idéologie conservatrice et nationale-catholique, qui s'incarne dans des institutions autoritaires (parti unique, censure, juridictions d'exceptionetc.). Au cours de cette période, l'Espagne est désignée sur le plan du droit international par le nom d'État espagnol[1].

Le franquisme, tiré du nom du général Franco, repose davantage sur la personnalité du dictateur que sur une idéologie bien définie. Franco, bien que considéré comme peu charismatique, réussit à conserver son pouvoir quasiment sans limite jusqu'à sa mort en 1975. Pendant la durée de son régime, il n'y a en Espagne aucune constitution formelle, mais seulement un petit nombre de textes fondamentaux édictés par Franco et de rang constitutionnel. Le Caudillo tient dans ses mains toutes les rênes, nommant les titulaires de tous les postes politiquement importants sur la base de ses rapports de confiance personnels, jusqu'au niveau des provinces. En outre, il garde le contrôle sur les institutions auxquelles il a donné des délégations de pouvoir ou qu'il ne peut ignorer — notamment le parti unique Movimiento Nacional, l'Église catholique et l'armée — en jouant sans cesse l'une contre l'autre.

Aux yeux de ses élites, le franquisme tire pour l'essentiel sa légitimité de la victoire militaire de ses partisans en 1939, laquelle est interprétée non seulement comme une victoire de leur vision du monde, mais bien plus comme une défense de la civilisation et des cultures espagnole et occidentale. Dans la mesure où le catholicisme constitue une partie intégrante de la culture espagnole, on en arrive à une collaboration entre l'Église et l'État dans le cadre du nacional-catolicismo (national-catholicisme).

L'État franquiste a enregistré des évolutions importantes au cours de ses 39 années d'existence, principalement dans le domaine économique et la politique internationale, plus accessoirement en politique intérieure. C'est pourquoi on peut diviser l'ère de la dictature en plusieurs phases.

Le franquisme triomphant de 1939 (despotisme pendant lequel des représailles massives sont exercées sur les populations appartenant au courant des vaincus) montre un certain nombre de ressemblances avec les régimes fascistes de son temps, tout en ayant des traits d'économie planifiée, et se nourrit des vertus martiales et des mythes impérialistes. Lui succédera une étape moralisante et pieuse qui fait du prêtre le héros espagnol par excellence. Avec la fin de la Seconde Guerre mondiale, les phalangistes les plus radicaux sont progressivement écartés, au profit des conservateurs plus traditionnels. Après la guerre, dans le cadre de la guerre froide, les impératifs diplomatiques et économiques mettront un terme à l'autarcie, tandis que l'Espagne se place aux côtés des États-Unis : la croissance économique succède à une longue phase de stagnation. Mais ces progrès ne sont accompagnés d'aucune ouverture politique. Et après quelques tentatives de libéralisation dans les années 1960, les années 1970 voient le régime se crisper avant de s'achever dans une nouvelle vague de répression.

  1. « Traité entre l'Espagne et l'Autriche » [PDF], sur Organisation des Nations unies, (consulté le ).

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