L’eurasisme est une doctrine géopolitique et une idéologie politique néo-impériale russe[1] qui considère l’ensemble formé par la Russie et ses voisins proches, slaves, roumains, grecs ou musulmans, comme une « entité continentale » à part entière, appelée Eurasie. Selon cette conception, l’Eurasie ne désigne plus l’ensemble formé par l’Europe et l’Asie, mais un espace intermédiaire à cheval sur l’Europe et l’Asie fait des territoires ayant anciennement appartenu à l'empire russe et à l'URSS. Cette doctrine prend ses racines dans l'opposition à l'occidentalisation forcée initiée par Pierre le Grand et poursuivie par ses successeurs. On distingue en général l'eurasisme des années 1920 et 1930 qui est théorisé par des intellectuels russes en exil (émigration blanche), et le néo-eurasisme d'après la chute du mur de Berlin, qui amalgame différentes théories géopolitiques et idéologies et qui est popularisé par le théoricien politique Alexandre Douguine. Depuis le début des années 2000, la vision géopolitique de la Russie affichée par ses dirigeants s'inspire pour partie de l'eurasisme.