L’expansion de l’islam désigne la politique de conquête arabe du milieu des années 630 et l’expansion concomitante de l’islam au VIIIe siècle.
Dans les années 631, l’attaque des Arabes contre l’Empire romain d'Orient (395-1204, 1261-1453) et l’Empire sassanide (224-651) débute. Les deux grandes puissances de l’antiquité tardive sont affaiblies par une guerre de longue date l’une contre l’autre qui a dégarni toutes leurs structures de défense provinciales. Les Byzantins perdent en 636 la Palestine et la Syrie, en 640/642 l’Égypte au profit des Arabes. L’Empire perse sassanide s’effondre en 651. Autour de la Méditerranée, alors qu’en Orient les chrétiens résistent en Anatolie (Asie mineure) (jusqu’au XIe siècle) et dans les Balkans (jusqu’au XIVe siècle), en Occident les Arabes attaquent par la mer et conquièrent le Maghreb en 698 puis le royaume wisigoth de la péninsule Ibérique au début du VIIIe siècle.
Plusieurs villes se sont souvent rendues sans combat ou après des négociations avec les conquérants. Les chrétiens, les zoroastriens et les juifs sont autorisés à conserver leur foi en tant que « gens du livre », mais doivent payer des taxes spéciales et accepter des restrictions de leurs croyances religieuses. L’islamisation des territoires conquis s’est déroulée à des vitesses différentes. Un peu plus de 300 ans après la conquête militaire, les musulmans ne constituaient pas la majorité de la population dans de nombreuses parties de l’empire.
L’avancée arabe, arrêtée par l’empire byzantin à l’est, se propage vers le nord dans le Caucase et au-delà, vers les empires des steppes eurasiennes et les Bulgares de la Volga, tandis qu’à l’ouest les Arabes de la péninsule ibérique ne firent que d’éphémères incursions dans l’empire des Francs. Ainsi commença au début du Moyen Âge la division persistante de l’Europe et de la Méditerranée en une partie islamique et une partie chrétienne, laquelle se divisa à son tour au XIe siècle en un Occident latin à suprématie germanique et un Orient grec à suprématie byzantine[1].