Exploration de la Lune

Un astronaute à proximité d'un important massif rocheux.
L'astronaute Harrison Schmitt à côté d'un rocher de la vallée Taurus-Littrow lors de la mission Apollo 17 (13 décembre 1972).

L'exploration de la Lune par des engins spatiaux constitue un objectif important dans les années 1950 dès le début de l'ère spatiale car cet astre, le plus proche de la Terre, est une cible relativement facile à atteindre tout en constituant un symbole fort. Les programmes soviétique Luna et américain Ranger inaugurent une série de missions d'exploration au moyen de sondes spatiales dont l'objectif principal est de cartographier et d'identifier les principales caractéristiques de l'environnement lunaire. Cette phase culmine avec le premier pas de l'homme sur la Lune par l'Américain Neil Armstrong le , dans le cadre de la mission Apollo 11. Les données recueillies confirment l'image qui s'était progressivement dessinée au XXe siècle d'un monde froid et mort.

Dans le contexte de la guerre froide, l'exploration de la Lune est davantage motivée par la lutte entre les deux superpuissances de l'époque — les États-Unis et l'Union soviétique — que par la recherche scientifique, même si le programme Apollo permet de ramener près de 380 kilogrammes de roches lunaires sur Terre. Celles-ci, ainsi que les données recueillies par les instruments sur place, permettent de répondre à de nombreuses questions concernant la Lune tout en en soulevant de nouvelles. À la même époque, le programme lunaire habité soviétique est abandonné après les échecs rencontrés par le lanceur spatial lourd N-1. Cet échec est en partie compensé par l'envoi réussi des deux astromobiles Lunokhod (1970). Avec la fin du programme Apollo, l'exploration spatiale se détourne de la Lune pour se porter vers les planètes, plus lointaines mais relevant d'enjeux scientifiques jugés plus importants.

Le retour des hommes sur le sol lunaire est depuis les années 2000 un thème récurrent aux États-Unis, motivé par des considérations politiques plus que scientifiques. Le projet Constellation de la NASA, qui débute en 2004, a pour objectif l'envoi de missions habitées vers la Lune dans les années 2020. Il relance l'exploration scientifique de la Lune à travers les missions du programme Lunar Precursor Robotic (depuis 2009) et certaines missions américaines du programme Discovery. Celles-ci ont pour objectif de compléter les travaux entamés 50 ans auparavant, en particulier dans la région des pôles où la présence d'eau est détectée. Début 2010, le président Barack Obama annule le projet Constellation pour des raisons budgétaires. En 2017, la NASA décide de développer une station spatiale autour de la Lune, la Lunar Orbital Platform-Gateway, qui doit servir de relais pour des missions plus ambitieuses, d'abord vers la surface de la Lune puis vers Mars. À la demande du président américain Donald Trump, le programme Artemis est mis sur pied début 2019 pour envoyer des hommes à la surface de la Lune dès 2024. Cette échéance peu réaliste est repoussée mais le programme qui doit comprendre à terme une base permanente au pôle sud occupée périodiquement se poursuit activement en 2023.

Parallèlement, de nouvelles nations spatiales — le Japon dès 1990, la Chine depuis 2007 et l'Inde depuis 2008 — lancent des sondes spatiales vers la Lune car sa proximité permet d'acquérir plus facilement la maîtrise de ce type de mission complexe. La Chine poursuit sa montée en puissance dans le domaine spatial en déposant sur le sol lunaire le le rover Yutu dans le cadre de la mission Chang'e 3. Il s'agit de la première mission sur la surface de la Lune depuis 1976. Début 2019, la Chine effectue le premier atterrissage en douceur sur la face cachée de la Lune avec le rover de la mission Chang'e 4. L'Inde devait également faire atterrir Chandrayaan-2 en 2019 à la surface de la Lune tandis que la Chine lance à la fin de la même année la mission de retour d'échantillons Chang'e 5. Enfin la Chine développe les éléments (lanceur, atterrisseur) qui devrait lui permettre des hommes sur la Lune au début de la décennie 2030.


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