Gastronomie

La gastronomie associe l'art de bien préparer les repas, de sélectionner des produits plus ou moins travaillés (fromages, par exemple) et celui de les déguster.

La gastronomie est la connaissance raisonnée de tout ce qui se rapporte à l'être humain en tant qu'il se nourrit. Certains restreignent cela à l'ensemble des règles (fluctuantes, selon pays, classes sociales et modes) qui définissent l'art de faire bonne chère[1].

Selon l'Académie française, l'expression « faire bonne chère », qui signifiait « faire bon accueil », fut utilisée dès le XIXe siècle au sens de « faire un bon repas », un bon repas étant un élément d'un bon accueil. Dans ce sens, « chère » comprend tout ce qui concerne la quantité, la qualité et la préparation des mets[2].

Un des aphorismes de Brillat-Savarin.

Du grec gastèr, « ventre », « estomac », et de nomos, « loi », la gastronomie est littéralement « l'art de régler l'estomac ».

Le terme est attesté de façon isolée dès le XVIIe siècle. Il renvoie à un poème grec perdu d'Archestrate (IVe siècle av. J.-C.), poème mentionné dans le Banquet des sophistes, traité culinaire rédigé par le Grec Athénée[3]. L'article de l’Encyclopédie, qui traite de ce sujet, s'appelle « Art de la gueule »[4].

Le terme « gastronomie » apparaît pour la première fois dans le titre d'un poème de Joseph Berchoux, en 1801, Gastronomie ou l'homme des champs à table[5]. Le mot "gastronomie", tout comme le mot « gastronome », a été popularisé dans le monde entier par l'ouvrage de Jean-Anthelm Brillat-Savarin, Physiologie du goût, publié en 1825[6].

Selon Brillat-Savarin, « La gastronomie est la connaissance raisonnée de tout ce qui a rapport à l’homme en tant qu’il se nourrit. Son but est de veiller à la conservation des hommes, au moyen de la meilleure nourriture possible »[7]. Au XXIe siècle, le sens de ce terme a progressivement évolué vers : « La gastronomie est la connaissance raisonnée de tout ce qui a rapport à la bonne chère ».

Il est à souligner l'apport fait par Ziryab (789-857), qui fut considéré en Andalousie comme l'arbitre des élégances et du bon goût. Originaire de Bagdad, il vécut à Cordoue et fixa le premier les règles du service des mets au cours d'un repas. Paul Balta, directeur honoraire du Centre d’études de l’Orient contemporain, explique : « C’est lui qui fixa l'ordonnance des repas — entrée, plat principal, desserts —, remplaça le gobelet d'or ou d'argent par le verre à pied tel que nous le connaissons, et rétablit la tradition du banquet »[8].

  1. « Faire bonne chère », sur wiktionary.org (consulté le ).
  2. Émile Littré, Dictionnaire de la Langue Française par E. Littré de l’Académie française, 1873.
  3. Florent Quellier, Gourmandise. Histoire d’un péché capital, Éditions Armand Colin, 2010.
  4. Jean-Marc Vasseur, Jean-Jacques Rousseau dans son assiette. Les plaisirs de la table au temps des Lumières, Saint-Cloud, La Lettre Active, , 159 p. (ISBN 979-10-91007-02-3).
  5. Parfois intitulé Le Gastronome.
  6. Béa Aaronson, "La Civilisation du goût: Savoir et saveur à la table de Louis XIV", dans Civilization in French and Francophone Literature, French Literature Series 33 (2006), p. 88.
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  8. Science arabe sur le site herodote.net.

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