Grand Tour

Galerie des antiquités romaines, tableau de Giovanni Paolo Panini (1757).
Le Grand Tour effectué par William Thomas Beckford en 1780.
Itinéraires du Grand Tour de Montesquieu, de Brosses, Goethe, Stendhal et Dickens.

Le Grand Tour, écrit de la même façon en anglais, est à l'origine un long voyage en Europe effectué par les jeunes hommes, et plus rarement les jeunes femmes, des plus hautes classes de la société européenne, britannique, allemande, mais aussi française, néerlandaise, polonaise, scandinave, plus tardivement russe à partir des années 1760, et américaine depuis la seconde moitié du XVIIIe siècle. La pratique, qui émerge vers le milieu du XVIe siècle, s'affirme tout au long du XVIIe siècle, pour culminer au XVIIIe siècle. Ce voyage d'éducation aristocratique est destiné à parfaire leur éducation et élever leurs centres d'intérêt, juste après, ou pendant leurs études, alors essentiellement fondées sur les humanités grecques et latines. Les destinations principales sont avant tout l'Italie, mais aussi la France, les Pays-Bas, l'Allemagne et la Suisse que le jeune homme parcourt en partant et en revenant dans son pays[1]. Plus tard, à partir du milieu du XVIIIe siècle, certains se hasardent jusqu'en Grèce et au Proche-Orient, parfois en Perse. Ces voyages durent en général plusieurs années, jusqu'à cinq ou six pour les familles les plus fortunées ou pour les jeunes gens les plus ambitieux ; ils sont le plus souvent effectués en compagnie d’un tuteur. Ils deviennent une pratique normale, voire nécessaire à toute bonne éducation pour des jeunes gens destinés à de hautes carrières ou simplement issus de l'aristocratie cultivée. Aux XVIIIe et XIXe siècles, le Grand Tour est l'apanage des amateurs d'art, des collectionneurs et des écrivains, dont Goethe et Alexandre Dumas. Le Grand Tour a entre autres pour effet de mettre en contact la haute société de l'Europe du Nord avec l’art antique et aide à la diffusion du palladianisme et du néoclassicisme.

  1. Pierre Chessex, « Grand Tour », Dictionnaire européen des Lumières, Paris, PUF,‎ , p. 518-521

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