Date |
- (7 ans, 7 mois et 3 jours) |
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Lieu | Indochine française |
Casus belli |
Décolonisation et guerre froide Révolution d'Août Bombardement de Haïphong |
Issue |
Victoire du Việt Minh[1],[2],[3],[4] :
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Changements territoriaux | Partition du Viêt Nam entre Nord Viêt Nam et Sud Viêt Nam |
Union française
Soutenus par : |
Việt Minh Lao Issara (1945–49) Pathet Lao (1949–54)[6] Khmers issarak[7] Volontaires japonais Soutenus par : Chine Union soviétique République démocratique allemande[8],[9] Pologne[10] |
Union française : 190 000 Auxiliaires locaux : 55 000 État du Viêt Nam : 150 000[11] Total : ~400 000 |
125 000 réguliers, 75 000 régionaux, 250 000 forces populaires / irréguliers[12] Total : 450 000 |
Union française : 75 581 morts (dont 20 685 Français) 64 127 blessés État du Viêt Nam : 419 000 morts, blessés ou prisonniers[13] Total : ~560 000 morts, blessés ou prisonniers |
Việt Minh et alliés : 300 000 morts, 500 000 blessés, 100 000 prisonniers Total : 900 000 morts, blessés ou prisonniers + 150 000 civils tués[14] |
Guerre d'Indochine
Batailles
La guerre d'Indochine ou guerre d'indépendance d'Indochine, également désignée au Viêt Nam comme la guerre de résistance antifrançaise ou encore la première guerre d'Indochine dans le monde anglo-saxon, est un conflit armé qui se déroule de 1946 à 1954 en Indochine française (ou Fédération indochinoise) : actuels Viêt Nam, Laos, et Cambodge.
Opposant l'Union française au Việt Minh, organisation politique indépendantiste et paramilitaire vietnamienne, créée en 1941 par le Parti communiste vietnamien, le conflit est précédé par une reconquête française des terres occupées par l'empire du Japon durant la Seconde Guerre mondiale, débutée l'été 1945 marquée par une terrible famine dans le nord qui fit un million de morts selon le gouverneur général Jean Decoux, le double selon Hô Chi Minh[15], les Japonais ayant réquisitionné la récolte du Sud qui traditionnellement comblait la jointure entre récoltes au nord.
Le conflit a connu deux phases historiques : entre 1946 et 1949 une lutte de décolonisation sous forme de guerilla, puis une guerre de plus en plus directe et frontale de 1949 à 1954, avec l'aide matérielle et logistique des Américains, également engagés dans la guerre de Corée, face à un ennemi qui a mis sur pied une véritable armée conventionnelle et formée avec le soutien de la Chine communiste depuis 1949.
En France métropolitaine, malgré la propagande et la censure, l'opinion reste d'abord indifférente puis s'oppose à la guerre dans les sondages ou par des blocages de l'approvisionnement militaire, et le Mouvement républicain populaire (MRP), seul parti qui la soutient inconditionnellement, est laminé dans les urnes dès 1951 puis confronté au scepticisme de plusieurs de ses élus prestigieux.
Pendant que le Việt Minh remporte une victoire décisive à Diên Biên Phu, une négociation internationale rassemblant la France, les États-Unis, l'URSS, la Chine et les pays de l'ancienne Indochine française débouche sur les accords de Genève, donnant lieu à la partition du territoire vietnamien en deux États : au nord, la république démocratique du Viêt Nam et au sud, la République du Viêt Nam.
La guerre d’Indochine fit de 500 000[16] à un million de morts, deux fois plus que la guerre d'Algérie[17], en grande majorité vietnamiens de l'un ou l'autre camp. Un an après la fin du conflit, des hostilités reprennent progressivement, débouchant sur la guerre du Viêt Nam (1955-1975), qui oppose le Sud-Vietnam appuyé financièrement et militairement par les États-Unis au Nord-Vietnam communiste soutenu par la Chine et l'URSS dans le contexte de la guerre froide. Ces hostilités s'achèvent par la chute de Saïgon en avril 1975 : le Viêt Nam est réunifié en 1976 sous l'autorité du régime communiste de l'ancien Nord-Vietnam.