Date |
– (30 ans, 5 mois et 1 jour) |
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Lieu | Europe |
Casus belli | Défenestration de Prague |
Issue |
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661 000 hommes dont :
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450 000 hommes dont : |
1 à 2 millions de morts 50 000 à 60 000 morts ou disparus[3] |
3 à 5 millions de morts 80 000 à 100 000 morts ou disparus[3] |
Guerre de Trente Ans
Batailles
La guerre de Trente Ans est une série de conflits armés qui ont déchiré l’Europe du au . Les causes en sont multiples, mais ses éléments déclencheurs sont la Révolte de Bohême menée par la noblesse et l'aristocratie tchèque hussite contre le catholicisme imposé par le Saint-Empire romain germanique dirigé par la maison de Habsbourg, la répression qui s'ensuivit, et le désir des Habsbourg d’accroître leur hégémonie et celle de la religion catholique dans le Saint-Empire.
Ces conflits ont opposé le camp des Habsbourg d’Espagne et du Saint-Empire, soutenus par la papauté, aux États allemands protestants du Saint-Empire, auxquels étaient alliées les puissances européennes voisines à majorité protestante, Provinces-Unies et pays scandinaves, ainsi que la France qui, bien que catholique et luttant chez elle contre les protestants, entendait réduire la puissance de la maison de Habsbourg sur le continent européen.
Cette guerre a impliqué l'ensemble des puissances européennes selon qu'elles étaient pour ou contre le parti de l'empereur, à l'exception de l'Angleterre et de la Russie — qui ont néanmoins indirectement œuvré contre le parti des Habsbourg. L'emploi de mercenaires était la règle. Les combats se déroulèrent surtout dans les territoires d’Europe centrale dépendant du Saint-Empire, puis se portèrent sur la plaine de Flandre, le nord de la péninsule italienne ou encore dans la péninsule ibérique. Les batailles, les famines, les massacres et les maladies ont provoqué plusieurs millions de morts, tant civils que militaires. Cette « guerre civile européenne » a lourdement pesé sur la démographie et l'économie des États allemands et du royaume d'Espagne, et assis l'hégémonie de la France, qui s'épanouit davantage encore sous Louis XIV.
Parce que son principal théâtre d'opérations était le Saint-Empire, que la guerre menaçait son équilibre interne et qu'elle voyait se battre des Allemands dans les deux camps, elle a également été qualifiée de « guerre allemande » dès 1648[4].
La guerre de Trente Ans a été marquée sur le plan religieux par l'affrontement entre protestantisme et catholicisme et sur le plan politique par l'affrontement entre féodalité et absolutisme. Avec la paix de Westphalie, le problème politique d'obtention d'une paix civile se solde par la victoire de l'absolutisme. De ce modèle politique, théorisé par des philosophes tels que Bodin et Hobbes, naît ainsi le concept de l'État moderne, c'est-à-dire une entité exerçant dans ses frontières le monopole de la violence légitime et se défendant à l'extérieur par une armée nationale. Sur le plan religieux, le principe exprimé par la maxime latine Cujus regio, ejus religio, mot à mot : « à qui appartient la région, de celui-là la religion » : à chaque État, la religion (de son prince) se voit réaffirmée.
De cette manière, la paix de Westphalie jette les bases du jus publicum europæum (le « droit public européen ») : un système nouveau et stable de relations internationales, fondé sur un équilibre entre des États chacun titulaire de la souveraineté ; les guerres sont désormais conçues comme des conflits sécularisés d’État souverain à État souverain.
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