Date | 241 à 238 av. J.-C. |
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Lieu | Afrique du Nord |
Issue | Défaite des mercenaires |
Changements territoriaux | Annexion de la Sardaigne et de la Corse par Rome par opportunité |
Carthaginois | Armée de mercenaires de Carthage | Numides |
Hannon le Grand, Hamilcar Barca, Hannibal | Naravas |
Batailles
Bataille d'Utique
Bataille de Bagradas
Bataille du défilé de la Scie
Siège de Tunis
Bataille de Leptis Minor
La guerre des Mercenaires est une révolte organisée par des mercenaires constituant une grande partie de l'armée carthaginoise, à la suite de la première guerre punique (264-241 av. J.-C.) qui s'est achevée par la défaite de la cité punique. La guerre suit immédiatement la paix conclue avec la République romaine, et dure trois ans et quatre mois (automne 241 – fin 238 av. J.-C.).
La première guerre punique se termine en raison de la volonté des membres de l'oligarchie carthaginoise de mettre fin au coût exorbitant du conflit, et non sur une défaite décisive, même si les affrontements auraient entraîné la perte de 500 navires en 23 ans, et même si la défaite des îles Égates est sévère. La paix de 241 av. J.-C. est d'un prix élevé pour Carthage, une crise économique sévissant et les caisses de l'État étant vides.
La révolte vient initialement du fait que les mercenaires, d'origines ethniques variées et qui avaient servi durant cette guerre, ne sont plus payés. Les autorités de Carthage louvoyant, le différend s'envenime et aboutit à un conflit ouvert avec les anciens contingents qui avaient combattu en Sicile.
Les rebelles sont rejoints par la suite par une certaine proportion des populations libyennes qui habitaient dans l'actuelle Afrique du Nord, ce qui donne au conflit un caractère de guerre civile justement souligné par les spécialistes. Même si le mécontentement provient initialement du non-règlement des salaires des mercenaires, s'y adjoignent par la suite d'autres revendications plus politiques liées à la question du joug carthaginois sur les populations de la région.
À la suite des atrocités commises de part et d'autre par les belligérants, la guerre se durcit ; elle est qualifiée d'« inexpiable »[1] par Polybe, notre seule source, bien que partiale, sur le sujet, car elle marque durablement les esprits : les atrocités dépassent en effet largement celles commises jusqu'alors, les usages de la guerre étant bafoués.
L'événement a connu par la suite une grande postérité, le thème ayant servi de toile de fond au roman de Gustave Flaubert, Salammbô (1862), témoignage de l'orientalisme du XIXe siècle : même si le récit de Flaubert est une version romancée des événements, il est néanmoins fidèle au récit de l'historien antique sur lequel il s'est appuyé.