Les guerres des Trois Royaumes (anglais : Wars of the Three Kingdoms ou Wars of the Three Nations) désignent une série imbriquée de conflits qui se déroulèrent dans les royaumes d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande entre 1639 et 1651, alors que ces trois pays étaient sous le régime personnel du même monarque, Charles Ier d'Angleterre de 1625 à 1649.
Ces guerres furent la conséquence de tensions entre le roi et ses sujets sur des questions religieuses et civiles. Le cœur des débats religieux était de savoir si la religion devait être imposée par le souverain ou au contraire choisie librement par chacun. Les questions civiles concernaient le contrôle de la politique royale par les parlements, en particulier dans le domaine fiscal et militaire. S'y ajouta une part de nationalisme, l'Irlande et l'Écosse se rebellant contre l'Angleterre. La victoire du Parlement anglais sur le roi, puis sur les Irlandais et les Écossais, détermina l'avenir de la Grande-Bretagne, qui devint une monarchie constitutionnelle. Les guerres des Trois Royaumes eurent leurs équivalents au même moment en plusieurs endroits de l'Europe, comme la Fronde en France et les révoltes aux Pays-Bas, en Catalogne et au Portugal contre la domination espagnole. Certains historiens y ont vu une crise générale européenne, caractérisée par la rébellion contre le centralisme de monarques absolus.
Le conflit le plus connu est la Première révolution anglaise (1642-1651) qui englobe les trois guerres civiles anglaises (première guerre civile anglaise : 1642-1646 ; deuxième guerre civile anglaise : 1648-1649), mais ces guerres incluent également les guerres des évêques de 1639 et 1640, la guerre civile écossaise de 1644 et 1645, la guerre anglo-écossaise de 1650-1652, la Rébellion irlandaise de 1641, la Confédération irlandaise de 1642 à 1649, et la conquête cromwellienne de l'Irlande en 1649, appelées collectivement guerres confédérées irlandaises. Liés les uns aux autres, ces conflits ont été baptisés « guerres des Trois Royaumes » par les historiens modernes, afin d'avoir une vue d'ensemble, plutôt que d'en traiter certains comme toiles de fond de la guerre civile anglaise. Certains historiens les ont qualifiés de « guerres civiles britanniques »[1], mais ceci peut prêter à confusion, car ces royaumes ne devinrent une entité politique unique qu'au moment de l'Acte d'Union en 1800.