1.6 million d'années AP | Paléolithique |
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5 700 ans av. J.-C. | Néolithique |
1 300 av. J.-C. | Celtes |
680 av. J.-C. | Grecs |
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IIIe au Ier siècle av. J.-C. | Gaule des Gaulois |
57 à 50 av. J.-C. | Guerre des Gaules |
52 av. J.-C. à 486 | Gaule des Gallo-romains |
IVe au VIe siècle | Invasions barbares |
481-751 | Dynastie des Mérovingiens |
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751-987 | Dynastie des Carolingiens |
768-814 | Règne de Charlemagne |
799-1014 | Raids vikings en France |
843-987 | Francie occidentale |
987-1792 | Royaume de France |
987-1792 / 1814-1848 | Dynastie des Capétiens[1] |
1159-1259 | Conflit avec les Plantagenêts |
1226-1270 | Règne de Saint Louis |
1337-1453 | Guerre de Cent Ans |
1494-1559 | Guerres d'Italie |
1562-1598 | Guerres de Religion |
1618-1648 | Guerre de Trente Ans |
1643-1715 | Règne de Louis XIV |
L'histoire de la France commence avec les premières occupations humaines du territoire correspondant au pays actuel. Aux groupes présents depuis le Paléolithique et le Néolithique sont venues s'ajouter, à l'âge du bronze et à l'âge du fer, des vagues successives de Celtes, de Romains dès le IIe siècle av. J.-C, puis au IVe siècle de peuples germains (Francs, Wisigoths, Alamans, Burgondes) et au IXe siècle de Scandinaves appelés Normands.
Le nom de la France est issu d'un peuple germanique, les Francs. Clovis (466-511), roi des Francs saliens, scelle par son baptême à Reims l'alliance de la royauté franque avec l'Église catholique. Il unit les tribus franques salienne et ripuaire et conquiert un ensemble de territoires en Gaule et en Germanie qui sont agrandis par ses descendants mérovingiens, puis par la dynastie des Carolingiens fondée en 751. Charlemagne en particulier conquiert la Basse-Saxe dans le Nord de l'Allemagne, le royaume lombard en Italie, et constitue une marche à l'est qui deviendra l'Autriche. L'Empire carolingien est finalement partagé en 843 entre ses petits-fils par le traité de Verdun qui sépare la Francie occidentale de la Francie orientale, qui deviendra le royaume de Germanie. La dynastie des Capétiens s'impose définitivement en Francie occidentale à partir de 987. Philippe Auguste et ses successeurs donnent une nouvelle impulsion à l'unification territoriale du royaume de France et repoussent les frontières orientales du Rhône sur les Alpes et de la Saône sur le Rhin, à partir de l'achat du Dauphiné (1349) jusqu'à l'annexion de l'Alsace (1648-1697).
Le nom de France n'est employé de façon officielle qu'à partir de 1190 environ, quand la chancellerie du roi Philippe Auguste commence à employer le terme de rex Franciæ (roi de France)[3] à la place de rex Francorum (roi des Francs) pour désigner le souverain. Le mot était déjà couramment employé pour désigner un territoire plus ou moins bien défini, comme on le voit à la lecture de la Chanson de Roland, écrite un siècle plus tôt. Dès juin 1205, le territoire est désigné dans les chartes sous le nom de regnum Franciæ, c'est-à-dire royaume de France en latin[4],[5]. On ne peut ainsi parler d'histoire de France, au sens propre, qu'à partir du XIIe siècle[6].
Les Romains étaient les premiers à unifier l'administration de la Gaule en langue latine, laquelle est devenue celle de l'Église. Le concile de Tours, réuni en 813 à l'initiative de Charlemagne, impose désormais de prononcer les homélies dans les langues vulgaires au lieu du latin. Paris, appelée à devenir la capitale par l'avènement en 987 de la dynastie capétienne, devient un centre universitaire renommé. La culture française connaît un élan nouveau au contact de la Renaissance italienne lors des guerres d'Italie. Elle s'enrichit des débats sur la réforme religieuse et n'est pas par la suite étouffée comme en Italie par une contre-réforme trop rigoureuse. Elle éclot pleinement à compter du XVIIe siècle, développant un classicisme imprégné de cartésianisme. C'est à cette époque que le français prend sa forme moderne sous l'égide de l'Académie française. Le XVIIIe siècle est le siècle de la philosophie des Lumières, marqué par la promotion de la raison par les philosophes français dans les cours et capitales européennes et qui s'achève par la Révolution française.
L'adoption d'un cadre administratif uniforme (département), le développement rapide du chemin de fer et l'instauration par Jules Ferry de l'instruction obligatoire et de l'école gratuite homogénéisent l'espace national, qui connaît dans la seconde moitié du XIXe siècle la révolution industrielle. La recherche et l'industrie françaises s'illustrent particulièrement dans les transports (automobile et aéronautique), dans la chimie et la santé, ainsi que dans l'armement.
La croissance économique se traduit par l'urbanisation de la population, le développement du salariat et l'amélioration du niveau de vie. Le mouvement syndical se structure, les assurances sociales apparaissent et se généralisent après la Seconde Guerre mondiale. La longue crise des années 1930, l'occupation allemande et la reconstruction suscitent la définition d'une politique économique (commissariat général du Plan) qui accompagne la formation de grands groupes de taille européenne voire mondiale. L'économie contemporaine est caractérisée par la tertiarisation des activités et la concurrence vigoureuse des pays émergents.
L'organisation de l'État s'est faite par étapes : instauration de l'armée et de l'impôt permanents à l'issue de la guerre de Cent Ans, mise en place des intendants dans les provinces par le cardinal de Richelieu, unification du droit (Code civil) et du système judiciaire à la Révolution. Le se constitue, par le serment du Jeu de paume, la première unité politique se réclamant du peuple français : c'est l'acte de naissance de l'État actuel. Une précoce tradition étatique explique le développement d'une administration dotée de puissantes prérogatives et animée par des corps d'officiers puis de fonctionnaires jaloux de leur statut, à l'encontre de laquelle se développe volontiers un esprit frondeur[7].