Histoire du terme Wallon

L'histoire du terme Wallon et de ses dérivés commence avec l'ancien mot germanique walh, qui désigne en général les populations de langues celtiques ou romanes avec lesquelles les Germains avaient des contacts, mais la forme primitive de son étymon initial, ainsi que son origine exacte dans la langue française n'ont pas été clairement établies. Il pourrait trouver sa source dans le latin médiéval[1] après l'emprunt lexical au vieux-francique. Il est également possible qu'il soit issu, par changement de suffixe, de wallec[2], « langue d'oïl parlée dans les Pays-Bas »[3]. Il faut attendre le XVe siècle pour voir apparaître le mot wallon, tel quel, dans les Mémoires du chroniqueur médiéval Jean de Haynin[4]. La portée sémantique de Wallon et de ses dérivés, tel que le toponyme Wallonie, s'est réduite avec le temps pour devenir un endonyme et se réduit encore de nos jours[5].

Cette histoire lexicologique a été étudiée essentiellement dans les cercles intellectuels du mouvement wallon. Le principal ouvrage sur ce sujet est l'Histoire des mots Wallon et Wallonie d'Albert Henry, qui selon Jean-Pol Demacq montre la volonté des Wallons de « trouver la réponse à leurs questionnements, à l'itinéraire sinueux et tellement actuel de la recherche de [leur] identité wallonne »[6].

  1. Wallo, wallonis
  2. Wallec (1332), walesc, walesch (vers 1350)
  3. Robert historique de la langue française, tome III, sous la direction d'Alain Rey, éditions le Robert, Paris, 1998.
  4. Hervé Hasquin, Historiographie et politique en Belgique, 1996, p. 175.
  5. « L'aire géographique évoquée par le mot wallon est donc à l'image d'une peau de chagrin […] l'acception linguistique (adjectif et substantif), qui est l'acception primaire, restée d'ailleurs fondamentale, de l'adjectif wallon, rapidement substantivé, s'est précisée en nuances successives […] » Henry 1990, p. 59.
  6. Henry 1990, p. 7.

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