Pensionnaire | |
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Ambassadeur |
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Hugo Grocio, Hugo Grotius eller Hugo de Groot |
Formation | |
Activités | |
Période d'activité |
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Père |
Jan Cornets de Groot (en) |
Mère |
Aeltje van Overschie (d) |
Conjoint |
Maria van Reigersberch (à partir de ) |
Enfants |
Maître |
Jacob Lasson (d) |
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Lieu de détention |
Hugo de Groot ou Huig de Groot, dit Grotius, né le à Delft et mort le à Rostock, est un humaniste, diplomate, avocat, théologien et juriste néerlandais des débuts de la république des Provinces-Unies, (1581-1795), issue de l'insurrection des Pays-Bas contre Philippe II.
Jeune prodige intellectuel, il étudie à l'université de Leyde et fait ensuite partie des cercles dirigeants de la province de Hollande. Mais en 1618, il est victime du conflit entre le stathouder Maurice de Nassau et le grand-pensionnaire Johan van Oldenbarnevelt, lié à un conflit religieux du calvinisme néerlandais, la controverse sur l'arminianisme. Alors que le grand-pensionnaire est condamné à mort, Grotius est seulement condamné à la prison perpétuelle. Mais il réussit à s'évader en 1621, caché dans un coffre à livres, et écrit ensuite la plupart de ses œuvres majeures en exil en France, où il vit d'abord comme réfugié, puis comme ambassadeur de Suède à partir de 1634.
Hugo Grotius est une figure majeure dans les domaines de la philosophie, de la théorie politique et du droit durant les XVIIe siècle et XVIIIe siècle. Prolongeant les travaux antérieurs de Francisco de Vitoria, Francisco Suárez et Alberico Gentili, il jette les bases du droit international, fondé sur le droit naturel dans son versant protestant. Deux de ses livres ont un impact durable dans le domaine du droit international : le De Jure Belli ac Pacis (Le Droit de la guerre et de la paix) dédié à Louis XIII de France et le Mare Liberum (De la liberté des mers). Grotius contribue également beaucoup à l'évolution de la notion de « droits ». Avant lui, les droits étaient avant tout perçus comme rattachés aux objets ; après lui, ils sont vus comme appartenant à des personnes, comme l'expression d'une capacité d'agir ou comme des moyens de réaliser telle ou telle chose.
On pense[1] que Grotius n'est pas le premier à avoir formulé la doctrine de l'École anglaise en relations internationales, mais il est l'un des premiers à définir expressément l'idée d’une société unique d'États, régie non par la force ou la guerre, mais par des lois effectives et par un accord mutuel visant à faire respecter la loi. Comme le déclarait Hedley Bull en 1990 : « L'idée de la société internationale proposée par Grotius a été concrétisée par les traités de Westphalie. Grotius peut être considéré comme le père intellectuel de ce premier accord général de paix des temps modernes »[2].
De plus, ses contributions à la théologie arminienne contribuent à établir les fondations des mouvements arminiens ultérieurs, tels que le méthodisme et le pentecôtisme ; Grotius est reconnu comme une figure importante du débat arminien-calviniste. En raison du fondement théologique de sa théorie du libre-échange, il est également considéré comme un « économiste théologien »[3]. Grotius est aussi un dramaturge et poète. Sa pensée est revenue sur le devant de la scène après la Première Guerre mondiale.