Le nom incipit (du verbe latin incipere : « commencer », et prononcé /ɛ̃.si.pit/ ou /iŋ.ki.pit/)[N 1],[1] désigne les premiers mots d'une œuvre musicale chantée ou d'un texte littéraire (dans ce dernier cas, la notion d’incipit peut s'étendre aux premiers paragraphes)[réf. nécessaire] ; il s'agit donc du début d'un texte, qui peut être religieux ou non, chanté ou non. Il peut notamment servir à identifier par ses premiers mots ou son premier vers un poème qui n'a pas de titre[N 2].
Le terme est utilisé en musique pour désigner les premières notes (le premier membre de phrase, appelé aussi intonation[2]) d'un texte liturgique chanté. Dans le cadre religieux de l'Église catholique ces textes chantés portent souvent en titre le premier mot de leur incipit : on parle d'un Gloria, d'un Sanctus, du dimanche Lætare, etc.
Ce terme, d'origine liturgique chrétienne, devient didactique lorsqu'il est employé en analyse littéraire. L'incipit d'une œuvre romanesque constitue un enjeu majeur du pacte de lecture[N 3] : il a pour fonction de programmer la suite du texte, en définissant le genre, le point de vue adopté par le narrateur, les personnages, etc., mais surtout, il doit donner envie de lire la suite.
Les bulles pontificales, les encycliques et les exhortations apostoliques, écrites en général en latin[3], sont nommées d'après leur incipit, par exemple Pacem in Terris (« Paix sur la terre », 1963) ou Evangelii gaudium (« la joie de l'Évangile », 2013). D'autres langues sont aussi utilisées exceptionnellement. C'est le cas de Mit brennender Sorge (« Avec une brûlante inquiétude », 1937), en allemand, dans laquelle le pape Pie XI condamne le nazisme.
L'antonyme d'incipit est un autre mot latin : explicit (ou excipit), terme qui désigne donc les derniers mots d'un texte.
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