Isis

Isis
Divinité égyptienne
Isis allaitant Horus.
Isis allaitant Horus.
Caractéristiques
Autre(s) nom(s) Aset
Nom en hiéroglyphes
stt
H8
B1

ou
stt
,
y
I12
Translittération Hannig Ȝs.t (Aset)
Fonction principale Déesse protectrice des enfants et des femmes
Fonction secondaire Déesse de la magie
Représentation Femme coiffée d'un trône
Femme coiffée du disque solaire
Oiseau (milan et hirondelle)
Serpent uræus
Groupe divin Ennéade d'Héliopolis
Parèdre Osiris
Équivalent(s) Hécate/Trivia
Déméter/Cérès
Héra/Junon
Athéna/Minerve
Compagnon(s) Osiris
Culte
Région de culte Égypte antique
Grèce antique
Rome antique
Temple(s) Isiopolis
Philæ
Délos
Pompéi
Rome
etc.
Date de célébration mois de Khoiak
Mentionné dans Mythe osirien
Famille
Père Geb
Mère Nout
Fratrie Osiris, Seth et Nephtys
Conjoint Osiris
• Enfant(s) Harpocrate, Anubis (fils adoptif)
Symboles
Attribut(s) Trône
Coiffe hathorique
Sistre
Animal Vache
Chienne
milan
Astre Étoile Sirius (Égypte)
Lune (monde gréco-romain)
Jour 4e jour épagomène

Isis est une reine mythique et une déesse funéraire de l'Égypte antique. Le plus souvent, elle est représentée comme une jeune femme coiffée d'un trône ou, à la ressemblance d'Hathor, d'une perruque surmontée par un disque solaire inséré entre deux cornes de vache.

L'astucieuse Isis est l'une des divinités de l'Ennéade d'Héliopolis. Elle est la sœur et l'épouse du roi Osiris, un être généreux qui plaça son règne sous le signe de l'harmonie cosmique. Ce temps heureux prend subitement fin avec l'assassinat d'Osiris lors d'un complot organisé par son frère Seth, un dieu violent et jaloux. Isis retrouve le corps d'Osiris et le cache dans les marécages de Chemnis. Lors d'une partie de chasse, Seth trouve le cadavre et, fou de colère, le dépèce en quatorze morceaux. Durant une longue quête, Isis, secondée par Nephtys, Thot et Anubis, retrouve les membres disjoints et reconstitue le corps d'Osiris en le momifiant. Après avoir revivifié Osiris, Isis fait de lui le souverain éternel de la Douât, un monde paradisiaque peuplé d'esprits immortels. Pour assurer sa protection, elle le place sous la garde attentive du dieu canin Anubis, son fils adoptif.

Isis, sous la forme d'un oiseau rapace, s'unit à la momie de son époux et conçoit Horus. Élevé dans les marais de Chemnis et fortifié par le lait maternel d'Isis, Horus parvient à l'âge adulte. Durant de nombreuses décennies, Horus et Isis combattent Seth, soutenu par , lequel est assez mal disposé envers Horus. Après de nombreuses péripéties, Horus réussit à se faire reconnaître comme le successeur légitime de son père, devenant ainsi le modèle du pharaon idéal.

Le culte d'Isis apparaît à la fin de l'Ancien Empire aux alentours du XXIVe siècle avant notre ère. D'abord cantonnée au domaine funéraire, Isis devient, durant le premier millénaire avant notre ère, une déesse très populaire à la puissance universelle. La dévotion des pharaons ptolémaïques dote la déesse Isis de deux lieux de cultes grandioses : l'Iséum en Basse-Égypte et Philæ en Nubie. Entre la fin du IVe siècle avant notre ère et la fin du IVe siècle de notre ère, le culte d'Isis se répand à travers le bassin méditerranéen et un nombre important de sanctuaires lui sont élevés en Grèce et en Italie. En ces nouveaux lieux s'opère un syncrétisme où les rites égyptiens voués à la déesse sont adaptés à la pensée religieuse gréco-romaine. L'iconographie et le culte d'Isis s'hellénisent, et, par un rapprochement avec la quête de Perséphone par Déméter (Mystères d'Éleusis), se créent les Mystères d'Isis, organisés sous la forme d'un cérémonial initiatique, progressif et secret.

Face à la montée du christianisme, le culte d'Isis périclite puis disparaît au tournant des Ve et VIe siècles de notre ère. Toutefois, le souvenir d'Isis ne disparaît pas car il est entretenu par la scolastique monacale et universitaire. Cependant, la lecture des hiéroglyphes étant perdue, son image est biaisée car uniquement perçue à travers le filtre des auteurs grecs et latins de l'Antiquité tardive. Vers la fin du Moyen Âge, Isis devient un objet de curiosité de la part des érudits laïcs. Ce phénomène s'accentue durant la Renaissance. Nombreux sont alors les humanistes qui intègrent Isis à leurs objets d'étude en élaborant des mythographies historicisantes à son propos. Le mythe d'Isis se fond dans celui de la nymphe Io transformée en vache par Héra et l'aspect d'Isis est confondu avec celui de l'Artémis multimammia d'Éphèse. Au cours du siècle des Lumières, certains philosophes francs-maçons épris d'égyptomanie portent leur attention sur les Mystères d'Isis et tentent de les réinventer dans le cadre des rituels de leurs loges initiatiques. Les artistes et les poètes, quant à eux, ont sans cesse spéculé sur l'image de la déesse voilée et fait d'Isis le symbole des lois cachées de la Nature.

Depuis le déchiffrement des hiéroglyphes et la mise en place de la science égyptologique au XIXe siècle, les aspects purement égyptiens de la déesse ont été redécouverts et vulgarisés par les savants auprès du grand public. La personnalité d'Isis ne s'est toutefois pas entièrement débarrassée de son aura ésotérique longuement élaborée depuis le XIVe siècle par les alchimistes et les mystagogues européens. Isis reste ainsi l'objet de réflexions théologiques et hermétiques au sein de cercles confidentiels. Depuis les années 1950, aux États-Unis surtout, Isis est particulièrement vénérée auprès des convents kémitistes de la Wicca où un culte païen moderne lui est adressé en tant que grande déesse originelle, maternelle et lunaire.


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