Jean-Baptiste Jourdan, né le à Limoges dans la Haute-Vienne et mort le à Paris, est un militaire français ayant accédé à la dignité de maréchal d'Empire. Fils de chirurgien, il est éduqué par son oncle à la mort de ses parents et décide de s'engager dans l'armée royale. Après une courte participation à la guerre d'indépendance des États-Unis, il retourne à la vie civile et s'installe à Limoges à la tête d'un petit commerce. Au moment où éclate la Révolution française, il adhère aux idées républicaines, ce qui lui permet d'obtenir le commandement d'un bataillon de volontaires.
Favorisé par son républicanisme affiché, Jourdan devient un brillant général de la Révolution : il est vainqueur à Wattignies et surtout à la bataille de Fleurus, le , événement qui sauve la France d'une invasion et qui lui vaut une popularité immédiate. La même année, il remporte encore les batailles de Sprimont et d'Aldenhoven qui permettent le rattachement de la rive gauche du Rhin jusqu’en 1814. Par la suite, ses campagnes de 1796 et de 1799 en Allemagne se révèlent moins heureuses face à l'archiduc Charles et il est battu plusieurs fois, notamment à Amberg, Ostrach et Stockach. Parallèlement à ses activités militaires, il se montre actif en politique et fait voter en 1798 la loi Jourdan-Delbrel qui met en place la conscription. Rallié à Napoléon Bonaparte, il est élevé à la dignité de maréchal d'Empire en 1804.
Toutefois, ses opinions politiques le desservent auprès de l'Empereur et les relations entre les deux hommes restent tendues. Tenu à l'écart des titres, pensions ou dotations, le vainqueur de Fleurus est employé sur des théâtres d'opérations éloignés. D'abord chef d'état-major du roi Joseph à Naples, Jourdan est nommé major général de l'armée d'Espagne en 1808 mais son autorité se révèle rapidement contestée. Présent à la bataille de Talavera en 1809, puis à celle de Vitoria en 1813, il est rendu responsable de cette défaite par Napoléon et tombe en disgrâce. Après la chute de l'Empire, il mène une belle carrière au service des Bourbons et devient gouverneur des Invalides jusqu'à sa mort, en 1833.
Soldat sans génie militaire particulier, Jourdan se révèle en revanche un organisateur talentueux. Sous la Révolution, sa capacité à mettre rapidement sur le pied de guerre des armées dénuées de tout explique en grande partie ses succès. Conscient de ses lacunes, il n'en accepte pas moins à plusieurs reprises des postes à hautes responsabilités, et ce malgré un contexte défavorable qui le conduit souvent à l'échec. À Sainte-Hélène, l'Empereur rend hommage à son ancien subordonné : « en voilà un que j'ai fort maltraité assurément. Rien de plus naturel sans doute que de penser qu'il eût dû m'en vouloir beaucoup. Eh bien, j'ai appris avec un vrai plaisir, qu'après ma chute, il est demeuré constamment bien. Il a montré là cette élévation d'âme qui honore et classe les gens. Du reste, c'est un vrai patriote ; c'est une réponse à bien des choses. »