Les Aventures de Joseph Andrews | ||||||||
Édition de 1772 | ||||||||
Auteur | Henry Fielding | |||||||
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Pays | Angleterre | |||||||
Préface | Henry Fielding | |||||||
Genre | Roman de mœurs et morale de facture picaresque | |||||||
Version originale | ||||||||
Langue | Anglais | |||||||
Titre | The History of the Adventures of Joseph Andrews and his Friend Mr Abraham Adams | |||||||
Éditeur | Andrew Millar | |||||||
Lieu de parution | Londres | |||||||
Date de parution | 1742 | |||||||
Version française | ||||||||
Traducteur | P. F. G. Desfontaines, révision par Gilbert Sigaux, introduction par André Maurois | |||||||
Lieu de parution | Paris | |||||||
Date de parution | 1947 | |||||||
Nombre de pages | 452 | |||||||
Chronologie | ||||||||
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Les Aventures de Joseph Andrews et du pasteur Abraham Adams, dit Joseph Andrews (The History of the Adventures of Joseph Andrews and his Friend Mr Abraham Adams en anglais), est le premier roman écrit par Henry Fielding et aussi l'un de ses deux grands chefs-d’œuvre, le second étant Histoire de Tom Jones, enfant trouvé (1749). Publié en 1742 et qualifié par l'auteur de « roman sentimental comique » (comic romance), cet ouvrage, d'abord parodique, raconte les aventures d’un honnête domestique revenant de Londres accompagné par son ami et mentor, le pasteur Abraham Adams.
Le roman est à la croisée de deux esthétiques littéraires du XVIIIe siècle, le drame héroïque et le néoclassicisme aristocratique des Augustans, ceux d'Alexander Pope et de Jonathan Swift, et la fiction populaire d'auteurs comme Daniel Defoe et Samuel Richardson. Cependant, ses sources d’inspiration remontent jusqu'à Cervantes, le sous-titre du roman, « en imitation de la manière de Cervantes », apparaissant comme une reconnaissance de dette envers Don Quichotte, présenté comme modèle et servant sans doute de bouclier pour Fielding conscient de son rôle innovateur en Angleterre. De fait, comme le chef-d'œuvre espagnol, Joseph Andrews distille un humour fondé sur une approche ironique permanente et imite même la narration en apparence décousue et remplie de digressions de Cervantes. De plus, ses personnages principaux appartiennent à des classes sociales inférieures rappelant les héros du genre picaresque.
Au départ, Joseph Andrews a été conçu comme une réponse au Pamela de Richardson qui avait été publié en 1741, roman à grand succès narrant l'histoire d'une servante résistant avec vaillance aux avances de son maître qui, après s'être moralement réformé, l'épouse et la rend heureuse. Fielding, d'ailleurs mystifié par la paternité du livre qu'il attribuait à Colley Cibber, s'il en a admiré les analyses psychologiques fines et approfondies, s'est agacé de son sentimentalisme et de son didactisme appuyés. Se décidant à la parodie, très habituelle à son époque, il publia d'abord Shamela en 1741 sous le nom de Mr Conny Keyber[N 1], composé comme sa cible sous la forme épistolaire et prétendant dévoiler la véritable nature de l’héroïne, perverse, lascive et intrigante, puis Joseph Andrews l'année suivante, beaucoup plus ambitieux.
Aussi l'élément parodique tient-il une grande place dans le roman ; cependant, par ses multiples facettes, Joseph Andrews devient rapidement une œuvre autonome beaucoup plus ambitieuse, une fiction protéiforme à la fois parabolique, éthique, satirique, comique, humoristique et pseudo-épique que noue une puissante vision centrale. De plus, la préface et certains chapitres introductifs présentent un appareil critique d'envergure qui en fait un véritable manifeste littéraire.
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