Journal d'un homme sans importance

The Diary of a Nobody

Journal d'un homme sans importance
Image illustrative de l’article Journal d'un homme sans importance
Pooter et Lupin à Broadstairs, chapitre VI[1].

Auteur George Grossmith et Weedon Grossmith
Pays Royaume-Uni
Genre Chronique satirico-comique de la vie d'une banlieue londonienne à la fin de l'Époque victorienne
Version originale
Langue Anglais
Titre The Diary of a Nobody
Éditeur J. W. Arrowsmith Ltd., Londres
Date de parution juin 1892

Journal d'un homme sans importance (The Diary of a Nobody en anglais, littéralement « Le Journal d'un moins-que-rien »), est un roman comique anglais conçu et rédigé par George Grossmith et son frère Weedon Grossmith. À l'origine, il est publié en feuilleton par le magazine satirique Punch en 1888-1889, et paraît en volume en 1892, avec des ajouts et des illustrations réalisées par Weedon.

Censé être tenu sur une période de quinze mois par Mr Charles Pooter, commis à la Cité de Londres, le Journal rend compte de la vie quotidienne de la maisonnée, comprenant, outre le rédacteur, son épouse Carrie, leur fils Willie Lupin, leur domestique Sarah et quelques voisins et amis qui vont et viennent quasi librement. Bien que fictif, le caractère d'authenticité du document en fait une véritable métaphore des mœurs et des prétentions de la petite classe moyenne britannique confinée dans la proche banlieue nord de la capitale.

C'est la première et dernière fois que les frères Grossmith collaborent à un tel projet pendant leur maturité. Avant — et après — cette expérience commune, chacun d'eux poursuit une carrière lyrique couronnée de succès. George crée à lui seul neuf des principaux rôles des opéras composés par Gilbert et Sullivan, et cela en douze années de 1877 à 1889. De plus, il acquiert une réputation nationale en tant que pianiste accompagnateur de sketches et compositeur de nombreux morceaux et chansons comiques. Weedon, quant à lui, travaille d'abord comme portraitiste, puis suit les pas de son frère sur la scène.

L'humour du Journal vient essentiellement de l'importance inconsciente et injustifiée dont se prévaut Mr Charles Pooter. Sa pudeur naturelle, son désir de bien faire, son respect de la hiérarchie, son sens de la dignité, son respect sans faille des convenances se trouvent battus en brèche par l'accumulation des humiliations sociales que génèrent ses propres impairs et sa sourcilleuse susceptibilité.

L'époque voit grandir les ambitions légitimes, mais alors jugées surfaites, de cette frange de la société, à la fois routinière et aspirant à la reconnaissance sociale. Le Journal capte non seulement cette ambiguïté facilement identifiée lors de sa publication, mais pour les générations ultérieures dont les mœurs ont changé, il redonne aussi à voir un passé dont le modèle de vie passe désormais pour réconfortant et douillet, et qu'elles s'empressent d'imiter.

Si l'accueil du public est d'abord réservé, la critique souligne peu à peu l'originalité de l'œuvre. Constamment réédité, le Journal s'impose comme un classique du genre comique dont la veine burlesque inspire nombre de romanciers. Plusieurs adaptations lui sont consacrées, en particulier le film muet de Ken Russell réalisé en 1964, une adaptation télévisuelle en quatre parties sur un scénario de Andrew Davies sortie en 2007, enfin une adaptation scénique fort bien reçue en 2011 dont la particularité est que tous les rôles sont interprétés par seulement trois acteurs.

  1. « Journal d'un homme sans importance » (consulté le ).

Developed by StudentB