LSD

Diéthyllysergamide

LSD
Image illustrative de l’article LSD
Formules topologique et tridimensionnelle de la molécule de LSD.
Identification
Nom UICPA (6aR,9R)-N,N-diéthyl-7-méthyl-4,6,6a,7,8,9-hexahydroindolo[4,3-fg]quinoline-9-carboxamide
Synonymes

Diéthylamide de l'acide lysergique, acide lysergique diéthylamide, Lysergide[1], LSD-25, N,N-diéthyllysergamide, METH-LAD, Acide.

No CAS 50-37-3
No ECHA 100.000.031
No CE 200-033-2
DrugBank DB04829
PubChem 5761
SMILES
InChI
Apparence Solide incolore et inodore
Propriétés chimiques
Formule C20H25N3O  [Isomères]
Masse molaire[2] 323,432 ± 0,018 7 g/mol
C 74,27 %, H 7,79 %, N 12,99 %, O 4,95 %,
pKa 7,8
Propriétés physiques
fusion 82 °C[3]
Précautions
SGH[4]
SGH06 : ToxiqueSGH08 : Sensibilisant, mutagène, cancérogène, reprotoxique
Danger
H300, H310, H330, P260, P264, P280, P284, P302, P310 et P350
Données pharmacocinétiques
Métabolisme Hépatique
Demi-vie d’élim. 3 heures
Excrétion

Rénale

Caractère psychotrope
Catégorie Hallucinogène psychédélique
Mode de consommation
  • Ingestion
  • Prise sublinguale
  • Prise transcutanée
Autres dénominations

Acide, ace, buvard, carton, trip, petri

Risque de dépendance Inexistant
Composés apparentés
Autres composés

LSA (ergine), LSZ


Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le diéthyllysergamide, connu sous l'abréviation LSD ou LSD-25 (de l'allemand Lysergsäurediethylamid[5] [lyˈzɛʁkzɔɪ̯ʀədiʔetyːlʔaˌmiːt] Écouter ; littéralement « acide lysergique diéthylamide »), est un psychédélique hallucinogène et psychostimulant d'origine hémisynthétique.

C'est un composé de la famille des lysergamides, dérivé de composés issus de l'ergot du seigle (Claviceps purpurea), un champignon ascomycète qui affecte l’épi des céréales comme le seigle ou le blé[6],[7].

Agoniste des récepteurs à la sérotonine 5-HT2A, et doué de propriétés dopaminergiques excitatrices, il provoque de puissants effets psychédéliques, de pseudo-hallucinations et une stimulation extrême du cerveau.

Il est synthétisé à partir d'autres dérivés de l'ergot de seigle en 1938 puis en 1943 par Albert Hofmann et Arthur Stoll chez Sandoz à Bâle en Suisse. Ces derniers découvrent alors ses propriétés psychotropes et les décennies suivantes voient l'essor de sa consommation dans les milieux intellectuels et dans le milieu médical[8].

Associée très tôt aux mouvements contestataires et, notamment, à la contre-culture dans un contexte d'opposition à la guerre du Vietnam aux États-Unis et d'émergence du mouvement hippie, le LSD est interdit pour la première fois en juin 1966 en France[9], puis en octobre de la même année en Californie, avant d'être progressivement banni et classé comme stupéfiant à travers le monde.

Le renouveau de l'expérimentation médicale sur le LSD au XXIe siècle semble le réintroduire et en faire un traitement potentiel pour des pathologies mentales particulières comme les addictions ou le trouble de stress post-traumatique ou comme aide à la psychothérapie[10],[11], malgré des risques psychiques et des défis éthiques importants[10],[12].

Vendu depuis les années 1960 sur le marché noir, le LSD est utilisé comme drogue récréative, notamment en milieu festif liés au mouvement psytrance, mais aussi dans les milieux artistiques plus largement ; il se présente alors le plus souvent sous la forme de petits morceaux de papier buvard (souvent illustrés) imprégnés de la substance. Il peut également prendre la forme d’un minuscule comprimé (appelé « micropointe »). Il peut être plus rarement vendu sous forme liquide ou sous forme de gélatine[13].

  1. « pubchem.ncbi.nlm.nih.gov/compo… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, , 89e éd., chap. 3 (« Physical Constants of Organic Compounds »), p. 322.
  4. (en) « Lysergic acid diethylamide L7007 », sur Sigma-Aldrich.
  5. Yasmina Salmandjee, Les drogues : Tout savoir sur leurs effets, leurs risques et la législation, Eyrolles, coll. « Eyrolles Pratique », , 223 p. (ISBN 978-2-708-13532-1, OCLC 181336267).
  6. Denis Lemordant, « L’ergot de seigle, fléau antique, bienfait moderne* », dans Herbes, drogues et épices en Méditerranée : Histoire, anthropologie, économie du Moyen Âge à nos jours, Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman, coll. « Documents sur l’aire méditerranéenne », (ISBN 9782821838840, lire en ligne), p. 67–77
  7. Bruneton Jean, Pharmacognosie, phytochimie, plantes médicinales (4e ed.), Lavoisier, (ISBN 9782743019044, lire en ligne).
  8. Zoë Dubus, « L’émergence des psychothérapies assistées au LSD (1950-1970) », Annales Médico-Psychologiques, Revue Psychiatrique, vol. 181,‎ , p. 96 (ISSN 0003-4487, DOI 10.1016/j.amp.2022.11.002, lire en ligne, consulté le ).
  9. Zoë Dubus, « Le traitement médiatique du LSD en France en 1966 : de la panique morale à la fin des études cliniques », Cygne noir. Revue d'exploration sémiotique, no 9,‎ , p. 36 (DOI 10.7202/1091460ar, lire en ligne, consulté le ).
  10. a et b Albert Garcia-Romeu et William A. Richards, « Current perspectives on psychedelic therapy: use of serotonergic hallucinogens in clinical interventions », International Review of Psychiatry (Abingdon, England),‎ , p. 1–26 (ISSN 1369-1627, PMID 30422079, DOI 10.1080/09540261.2018.1486289, lire en ligne, consulté le )
  11. (en) « Use of LSD by Mental Health Professionals », Neuropathology of Drug Addictions and Substance Misuse,‎ , p. 773–781 (DOI 10.1016/B978-0-12-800212-4.00072-8, lire en ligne, consulté le )
  12. Kristóf János Bodnár et Péter Kakuk, « Research ethics aspects of experimentation with LSD on human subjects: a historical and ethical review », Medicine, Health Care, and Philosophy,‎ (ISSN 1572-8633, PMID 30327902, DOI 10.1007/s11019-018-9871-9, lire en ligne, consulté le )
  13. « Glossaire sur l'étude des drogues et des addictions : I - L », sur ofdt.fr (consulté le )

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