Laudanum

Le laudanum est une teinture alcoolique d'opium très addictive[1]. La préparation à base d'alcaloïdes issue du pavot somnifère (Morphine, Codéine etc.) est surtout prescrite dans le traitement symptomatique des diarrhées aiguës et chroniques, résistantes à tout autre traitement médicamenteux. Cette teinture d'opium, quelquefois adoucie par du sucre, est aussi appelée vin d'opium.

Pot de gauche : Laudanum, Népenthès, Quirinacium (Italie, 1771-1830).

Inventé au XVIe siècle par le médecin suisse Paracelse, ce remède à base d'opium pour lutter contre la douleur, se prépara sous diverses formes, avant que le médecin anglais Thomas Sydenham (1624-1689) n'en propose une formule efficace et simple à produire, qui se généralisa jusqu'au XXe siècle.

Le laudanum de Sydenham est une teinture d'opium safranée introduite et expérimentée par Sydenham, au cours des épidémies de dysenterie des années 1669-1672, à Londres[2]. Jusqu'à la généralisation de l'usage du chlorhydrate de morphine, ce remède demeurera l'analgésique le plus utilisé[3]. C'est un breuvage calmant opiacé dont la composition est :

Poudre d'opium officinal .. 110 g
Safran incisé ................... 50 g
Alcool à 30° ..................... 920 g

En France, le laudanum était disponible sous forme de gouttes ; il n'était délivré en principe que sur prescription médicale à partir du XIXe siècle. Il n'existe plus aujourd'hui en France de formes commercialisées de cette teinture.

Au Royaume-Uni, la vente libre du laudanum facilita le passage de la consommation thérapeutique à la consommation hédonique. Le poète Thomas de Quincey lança la mode de la recherche d'expériences sensorielles ineffables chez les « mangeurs d'opium », mode qui se répandit par la suite dans les milieux artistiques et littéraires européens. Toutefois, dans ce XIXe siècle, la montée de la consommation addictive de laudanum dans les milieux populaires anglais créa de sérieux problèmes de santé.

  1. Eric Chaline (trad. de l'anglais), Les pires inventions de l'histoire et ceux qui les ont commises, Sayat, Terres Editions, , 256 p. (ISBN 978-2-35530-153-7), p.138
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  3. Bruneton, J., Pharmacognosie - Phytochimie, plantes médicinales, 4e éd., revue et augmentée, Paris, Tec & Doc - Éditions médicales internationales, , 1288 p. (ISBN 978-2-7430-1188-8)

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