Louis-Philippe Ier

Louis-Philippe Ier
Illustration.
Portrait du roi Louis-Philippe Ier avec les joyaux de la Couronne, peint par Winterhalter (1839).
Titre
Roi des Français

(17 ans, 6 mois et 15 jours)
Couronnement
(prestation de serment)
Président du Conseil Lui-même
Jacques Laffitte
Casimir Perier
Duc de Dalmatie
Comte Gérard
Duc de Bassano
Duc de Trévise
Duc de Broglie
Adolphe Thiers
Comte Molé
François Guizot
Prédécesseur Lui-même (lieutenant-général du royaume)
Henri V (non proclamé)
Charles X (roi de France)
Successeur Louis-Napoléon Bonaparte (indirectement, président de la IIe République)
Président du Conseil des ministres français

(3 mois et 2 jours)
Monarque Lui-même
Gouvernement Ministère provisoire du 1er août 1830
Gouvernement Louis-Philippe Ier
Prédécesseur Duc de Mortemart
Successeur Jacques Laffitte
Lieutenant général du royaume de France

(9 jours)
Monarque Charles X
Louis XIX (non proclamé)
Henri V (non proclamé)
Prédécesseur Charles-Philippe, comte d'Artois (1814)
Successeur Aucun
Biographie
Dynastie Maison d’Orléans
Nom de naissance Louis-Philippe d’Orléans
Surnom Le Roi des barricades[N 1]
Le Roi-Citoyen
Le Roi bourgeois
Date de naissance
Lieu de naissance Palais-Royal, Paris (France)
Date de décès (à 76 ans)
Lieu de décès Claremont House, Surrey
(Royaume-Uni)
Sépulture Chapelle royale de Dreux
Père Louis-Philippe d’Orléans, duc d'Orléans
Mère Marie-Adélaïde de Bourbon
Conjoint Marie-Amélie de Bourbon-Siciles
Enfants Ferdinand-Philippe d'Orléans, duc d'Orléans
Louise d'Orléans, reine des Belges
Marie d'Orléans, duchesse de Wurtemberg
Louis d'Orléans, duc de Nemours
Françoise d'Orléans, Mademoiselle de Montpensier
Clémentine d'Orléans, duchesse en Saxe
François d'Orléans, prince de Joinville
Charles d'Orléans, duc de Penthièvre
Henri d'Orléans, duc d'Aumale
Antoine d'Orléans, duc de Montpensier
Héritier Ferdinand-Philippe d'Orléans
(1830-1842)
Philippe d'Orléans
(1842-1848)
Religion Catholicisme
Résidence Palais-Royal
(1830-1831)

Palais des Tuileries
(1831-1848)

Claremont House
(1848-1850)

Signature de Louis-Philippe Ier

Louis-Philippe Ier
Monarques de France

Louis-Philippe Ier, ou simplement Louis-Philippe, né le à Paris (France) et mort le à Claremont House, Surrey (Royaume-Uni), est le dernier roi à avoir régné en France, entre 1830 et 1848, avec le titre de « Roi constitutionnel des Français ». Bien moins traditionaliste que ses prédécesseurs, il incarna un tournant majeur dans la conception et l'image de la royauté en France.

Premier prince du sang sous la Restauration (car descendant de Louis XIII), le prince Louis-Philippe a, au cours de sa vie, porté successivement les titres de duc de Valois (1773-1785), duc de Chartres (1785-1790) et enfin celui de duc d’Orléans (1793-1830) avant d’accéder à la couronne en 1830, son cousin Charles X ayant été renversé par les « Trois Glorieuses », des 27, 28 et .

Dix-huit ans à la tête d’un royaume en profondes mutations sociales, économiques et politiques, Louis-Philippe – par la monarchie de Juillet – a tenté de pacifier une Nation profondément divisée avec les armes de son époque : mise en place d’un régime parlementaire, accession de la bourgeoisie aux affaires manufacturières et financières, permettant un essor économique de première importance en France (révolution industrielle).

La branche cadette des Bourbons, la maison d’Orléans, accède alors au pouvoir. Louis-Philippe n’est pas sacré roi de France mais intronisé roi des Français. Son règne, commencé avec les barricades de la révolution de 1830, s’achève en 1848 par d’autres barricades, qui le chassent pour instaurer la Deuxième République. La monarchie de Juillet, qui a été celle d’un seul roi, marque en France la fin de la royauté. Elle fait suite à la monarchie dite « conservatrice » que constitue la Restauration entre 1814 et 1830. La monarchie de Juillet est dite « libérale », et le monarque doit renoncer à la monarchie absolue de droit divin (absolutisme). L’idéal du nouveau régime est défini par Louis-Philippe répondant à la fin de à l’adresse que lui envoie la ville de Gaillac : « Nous chercherons à nous tenir dans un juste milieu, également éloigné des excès du pouvoir populaire et des abus du pouvoir royal »[1]. Cependant, la chute du régime qu’il a fait naître a pour principales causes d'une part la paupérisation des « classes laborieuses » (paysans et ouvriers) et d'autre part le manque de compréhension de la part des élites de la monarchie de Juillet pour les aspirations de l’ensemble de la société française.

Après une agitation, le roi remplace le ministre François Guizot par Adolphe Thiers, qui propose la répression. Reçu avec hostilité par la troupe stationnée au Carrousel, devant le palais des Tuileries, le roi se résout à abdiquer en faveur de son petit-fils, le comte de Paris, comme nouveau roi sous le nom de Louis-Philippe II, en confiant la régence à sa belle-fille, Hélène de Mecklembourg-Schwerin, mais en vain. La Deuxième République est officiellement proclamée dans la foulée.

Louis-Philippe se voulait être un « roi citoyen » à l'écoute du pays réel, appelé au trône et lié au pays par un contrat dont il voulait tirer sa légitimité. Cependant, il n'a pas répondu au désir d’élargissement du corps électoral, pour les plus conservateurs en baissant le cens, pour les plus progressistes en établissant le suffrage universel.


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  1. La ville de Gaillac a présenté le une adresse martiale, déclarant s'en remettre au gouvernement du roi « du soin d’assurer le développement des conquêtes de juillet ». Louis-Philippe répond qu’il faut « éviter tout ce qui pourrait provoquer la guerre » et qu’ainsi « la France pourra jouir en paix des avantages qu’elle a si glorieusement conquis », mais il ajoute : « Toutefois, il faut s’entendre sur ces avantages. Il ne faut pas croire qu’ils consistent dans une extension de toutes les libertés, au-delà des bornes que l'ordre public et l’esprit de nos institutions ont posées. Sans doute la révolution doit porter ses fruits, mais cette expression n’est que trop souvent employée dans un sens qui ne répond ni à l’esprit national, ni aux besoins du siècle, ni au maintien de l’ordre public. C’est pourtant cela qui doit tracer notre marche. Nous chercherons à nous tenir dans un juste milieu, également éloigné des excès du pouvoir populaire et des abus du pouvoir royal. » La formule enchanta les caricaturistes et les humoristes et finit par s’identifier complètement au régime. Cet idéal du juste milieu est précisé par Louis-Philippe en septembre 1833, en réponse à un discours du président du tribunal de commerce de Bernay ; après avoir condamné aussi bien « un passé contraire à la dignité de l’homme et à l’esprit éclairé du siècle » (la monarchie absolue) que « les théories politiques peu compatibles avec nos mœurs et dont nos souvenirs se rappellent encore la malheureuse application » (la république révolutionnaire), le roi indique : « Notre révolution de 1830 a eu pour but la défense de l’ordre légal, et de même qu’elle a triomphé de la violation des lois, de même elle a réduit à l’impuissance ceux qui voulaient nous attirer dans les voies de l’anarchie et du désordre. » (Antonetti 2002, p. 713).

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