Organisation | Goddard / NASA |
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Constructeur | Lockheed Martin / SwRI |
Programme | Discovery |
Domaine | Étude des astéroïdes troyens de Jupiter |
Type de mission | Survol |
Statut | En transit |
Lancement | 16 octobre 2021 |
Lanceur | Atlas V 401 |
Survol de |
(152830) Dinkinesh et Selam (52246) Donaldjohanson (3548) Eurybate et Queta (11351) Leucos (15094) Polymèle et son satellite (21900) Oros (617) Patrocle et Ménétios |
Fin de mission | 2033 |
Site | LUCY |
Masse au lancement | 1550 kg |
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Masse ergols | 729 kg |
Contrôle d'attitude | Stabilisé 3 axes |
Source d'énergie | Panneaux solaires |
Puissance électrique |
504 watts (orbite troyens/Jupiter) 18 000 watts (orbite terrestre) |
L'LORRI | Caméra |
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L'Ralph | Spectromètre-imageur proche infrarouge |
L'TES | Spectromètre infrarouge thermique |
Lucy est une mission spatiale de l'agence spatiale américaine, la NASA, dont l'objectif est d'étudier en les survolant six astéroïdes troyens de Jupiter, qui sont positionnés aux points de Lagrange L4 ou L5 de cette planète. Le projet proposé par le Southwest Research Institute (SWRI) a été sélectionné en 2017 dans le cadre du programme Discovery qui rassemble les missions d'étude du Système solaire américaines à coût modéré. La sonde spatiale lancée le 16 octobre 2021 doit survoler les différents astéroïdes entre 2027 et 2033.
Lucy est le premier engin spatial à s'approcher des astéroïdes troyens. Ces corps célestes aux caractéristiques hétérogènes seraient, selon le modèle de formation du système solaire dit de Nice, des objets qui étaient situés initialement dans différentes parties du système solaire dont certains dans la ceinture de Kuiper, au-delà des planètes externes. Ils auraient été déplacés aux points de Lagrange de Jupiter par le mouvement des planètes gazeuses géantes survenu dans les premiers âges de notre système solaire. Si cette modélisation est exacte, ces astéroïdes seraient composés des matériaux primitifs qui se sont agrégés au début de l'histoire du Système solaire. Quatre des corps survolés sont de type D et P, catégories d'astéroïdes qui n'ont jamais été étudiées jusque-là. Deux de ces astéroïdes forment un système binaire.
La sonde spatiale, fabriquée par Lockheed Martin, a une masse de 1,5 tonne dont plus de 700 kilogrammes d'ergols utilisés pour les différentes corrections de trajectoire nécessaires pour survoler ses objectifs. Le corps de la sonde spatiale est un parallélépipède de 1 à 2 mètres de côté supportant deux immenses panneaux solaires circulaires de 7 mètres de diamètre dont la surface permet de compenser l'éloignement du Soleil lors des survols. Lucy emporte trois instruments scientifiques, qui avaient été mis au point pour la mission New Horizons lancée en 2006 et qui sont installés sur une plateforme orientable : un spectromètre-imageur fonctionnant dans le visible et le proche infrarouge, une caméra à haute résolution, et un spectromètre observant dans l'infrarouge thermique. Ces instruments doivent déterminer la composition de la surface, sa géologie, les caractéristiques générales (masse, densité...) et détecter la présence d'éventuels satellites ou anneaux. La mission doit affiner notre connaissance des astéroïdes troyens et plus généralement de la population des astéroïdes et permettre de disposer de nouvelles données sur les premiers corps créés lors de la formation du système solaire. L'objectif ultime est de contribuer à valider le modèle de Nice ou à défaut d'apporter des éléments pour contraindre un nouveau modèle de formation du système solaire.