Marduk | |
Religion mésopotamienne/Mythologie mésopotamienne | |
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Marduk et son dragon-serpent. | |
Caractéristiques | |
Nom | Bēl |
Nom | Amar-Utu |
Fonction principale | Dieu de Babylone, dieu souverain, dieu protecteur, dieu de l'exorcisme |
Lieu d'origine | Mésopotamie |
Période d'origine | Mésopotamie antique |
Parèdre | Sarpanitu |
Équivalent(s) | Enlil, Asalluhi, Assur |
Culte | |
Région de culte | Mésopotamie (Babylonie et Assyrie) |
Temple(s) | Babylone |
Symboles | |
Attribut(s) | Bêche (marru) |
Animal | Dragon-serpent (mušhuššu) |
Nombre | 50 |
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Marduk ou Mardouk (en akkadien, AMAR.UTU en sumérien), appelé aussi Bēl « le Seigneur », est une divinité de la Mésopotamie antique, le dieu protecteur de la cité et du royaume de Babylone.
Divinité locale sans importance jusqu'au début du XVIIIe siècle av. J.-C., il prend de plus en plus de stature au fur et à mesure que la puissance politique et militaire de Babylone s'affirme, à partir du règne de Hammurabi. Il reprend notamment la personnalité du dieu Asalluhi, fils du grand dieu Ea et dieu des exorcismes. Incarnation de Babylone et de son royaume, il partage leurs destinées, leurs moments de gloire comme leurs périodes de difficulté, sa statue de culte étant à plusieurs reprises capturée par les pays ennemis qui parviennent à s'emparer de sa ville. Dans la seconde moitié du IIe millénaire av. J.-C., sous la dynastie kassite et surtout sous la seconde dynastie d'Isin, il reprend les traits du dieu souverain Enlil et accède au rang de divinité suprême de la Babylonie, en même temps que la cité de Babylone acquiert le statut de ville sainte, centre du monde et pivot du cosmos. La glorification du dieu et de sa ville sont formulées dans un long texte mythologique à leur gloire, Enūma eliš (aussi surnommée « Épopée de la Création »), qui fait de Marduk le roi des dieux et le créateur du monde. Il intègre les attributs et qualités de plus en plus de divinités, certains textes réduisant même les autres êtres divins à des aspects de Marduk.
Son principal lieu de culte, l'Esagil, se situe au centre de Babylone, voisiné par sa ziggurat (édifice à degrés), Etemenanki, et joue un grand rôle dans la théologie officielle babylonienne, en particulier lors de la fête du Nouvel An qui voit le dieu renouveler le mandat du roi de Babylone, lui confiant les destinées de son royaume pour une année supplémentaire. Une importante littérature historique, produite par le clergé babylonien, développe une théologie du pouvoir selon laquelle le dieu choisit celui qui est apte à diriger Babylone, et peut donc défaire ceux qui lui déplaisent, en particulier ceux qui ne lui témoignent pas suffisamment de piété. Pour les particuliers, Marduk est également une figure protectrice, d'abord en tant que dieu des incantations et des rituels d'exorcismes, puis en tant que maître du monde et des destins humains, ce qui lui fait prendre progressivement l'aspect d'un dieu rédempteur et miséricordieux, proclamé dans diverses prières.