Mariano Moreno

Mariano Moreno
Illustration.
Seul portrait authentique de Mariano Moreno,
de la main du graveur Juan de Dios Rivera.
Fonctions
Secrétaire de la Guerre et de Gouvernement de la Première Junte

(6 mois et 23 jours)
Président Cornelio Saavedra
Représentant de la Première Junte auprès des gouvernements de Rio de Janeiro et de Londres

(2 mois et 8 jours)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Buenos Aires, Vice-royauté du Río de la Plata
Date de décès (à 32 ans)
Lieu de décès En haute mer, à bord de la goélette britannique Fame, au large des côtes brésiliennes
Nature du décès Intoxication médicamenteuse, probablement accidentelle
Parti politique Parti alzaguiste ; Parti unitaire
Fratrie Manuel Moreno, frère cadet, diplomate et homme de science
Conjoint María Guadalupe Cuenca
Diplômé de Université de Chuquisaca
Profession Avocat
Religion Controverse[1] entre : athée[2] et catholique[3]
Résidence Buenos Aires

Signature de Mariano Moreno

Mariano Moreno (né à Buenos Aires en 1778, mort en haute mer en 1811) était un avocat, journaliste et homme politique des Provinces-Unies du Río de la Plata. Il joua, en qualité de secrétaire de la guerre, un rôle de premier plan dans le premier gouvernement national de l’Argentine, dit Première Junte (esp. Primera Junta), mis en place à la suite de la révolution de Mai, de laquelle, par ailleurs, il fut l’idéologue.

Moreno naquit d’un père espagnol originaire de Santander, arrivé à Buenos Aires en 1776, et d’une mère issue de la haute bourgeoisie portègne. L’aîné d’une fratrie de quatorze garçons, il étudia le latin, la logique et la philosophie au Collège royal Saint-Charles, puis le droit à l’université de Chuquisaca, alors la plus prestigieuse dans cette partie du monde. Au cours de ses études, il s’initia aux idées nouvelles des Lumières espagnoles et à la pensée de Jean-Jacques Rousseau, dont il était un admirateur. Après son mariage, il retourna à Buenos Aires, pour y devenir un éminent avocat pour le cabildo. À la différence de la plupart des autres criollos (Européens nés dans les colonies), il rejeta le charlottisme, estimant que l’éphémère projet politique autour de la princesse Charlotte Joachime, sœur de Ferdinand VII et épouse du prince Juan de Braganza, n’était pas la voie appropriée pour l’indépendance des peuples de ces territoires. Il fut porté ainsi à s’opposer au gouvernement de Jacques de Liniers et à se joindre à la mutinerie avortée d’Álzaga dirigée contre lui. Travaillant ensuite pour le vice-roi suivant, Baltasar Hidalgo de Cisneros, il rédigea un rapport économique intitulé La Representación de los Hacendados, qui fut propre à persuader le vice-roi d’engager des échanges commerciaux avec la Grande-Bretagne.

Quoique ne s’étant pas impliqué de façon très notable dans la révolution de Mai, laquelle aboutit à la destitution de Cisneros, il fut nommé secrétaire de la guerre du nouveau gouvernement, appelé la Première Junte. Avec Juan José Castelli, il prit un ensemble de mesures drastiques dirigées contre les partisans du précédent gouvernement et destinées à renforcer le nouveau. Cette politique fut exposée en détail dans un document secret, le Plan de Operaciones, dont la paternité reste cependant sujette à controverse. Moreno lança des campagnes militaires au Paraguay et dans le Haut-Pérou, et eut soin que Jacques de Liniers fût exécuté après l’échec de la contre-révolution que celui-ci avait fomentée. Il fonda le premier quotidien d’Argentine, la Gazeta de Buenos Ayres, et traduisit en espagnol Du contrat social de Rousseau. Il s’était fait aussi l’avocat des droits des populations indigènes.

Après les premières victoires militaires obtenues par la Junte, le président Cornelio Saavedra, favorable à une politique plus modérée, commença à faire opposition à Moreno. S’alliant avec Gregorio Funes, Saavedra s’employa à accroître le nombre des membres de la Junte de sorte à mettre les morénistes en minorité. Alors que les dissensions se poursuivaient, Moreno fut chargé d’une mission diplomatique en Grande-Bretagne, mais décéda en mer pendant la traversée, vraisemblablement à la suite d'un surdosage accidentel de médicaments, quoique certains, tels que son frère, présent sur le navire, soutinssent la thèse d’un empoisonnement. Le groupe de ses partisans resta un parti politique influent pendant quelques années encore après sa mort. Les historiens ont des visions divergentes sur le rôle et l’importance historique de Moreno, l’éventail des points de vue allant de la franche hagiographie à la détraction. Il est considéré comme le précurseur du journalisme en Argentine.

  1. Gioffre, Marcelo, « La manipulación oportunista de Mariano Moreno », La Gaceta-Buenos Aires
  2. catedrahendler.org, « El ideal revolucionario de Mayo, Mariano Moreno y el Plan de Operaciones » (consulté le ) : « Gustavo Martinez Zubiría (dont le nom de plume était Hugo Wast) affirma en 1960 dans son livre Año X que Moreno était jacobin et athée. »
  3. catedrahendler.org, « El ideal revolucionario de Mayo, Mariano Moreno y el Plan de Operaciones » (consulté le ) : « Enrique de Gandía décrit Moreno comme un catholique non franc-maçon. »

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