Un mercenaire est un combattant de métier, étranger aux parties en conflit, « spécialement recruté dans le pays ou à l'étranger » et qui « prend une part directe aux hostilités ». Il a un « avantage personnel » à participer à ce conflit, qui est une rémunération « nettement supérieure à celle » de ses homologues de l'armée régulière[1]. Il est recruté et payé par un État, une entreprise, un mouvement politique ou toute autre organisation, hors du système statutaire de recrutement militaire du pays. Un combattant de carrière, bien que rémunéré et parfois recruté sur contrat, se distingue d'un mercenaire par son adhésion à un statut professionnel découlant d'une législation ou d'une coutume locale stable.
Le mercenariat est généralement sollicité pour une opération militaire identifiée, pour une durée limitée ou pour un service spécialisé, mais des mercenaires se voient attribuer des fonctions institutionnelles durables (comme la Garde varangienne des empereurs de Byzance au Moyen Âge ou l'actuelle Garde suisse pontificale (non considérée comme composée de mercenaires par les Conventions de Genève)[2]). Les étrangers volontaires tels que les membres de la Légion étrangère française ou les Gurkhas ne sont pas des mercenaires bien que répondant à certains critères de l'article 47 du protocole additionnel aux Conventions de Genève du relatif à la protection des victimes des conflits armés internationaux. Certains journalistes les considèrent tout de même comme des mercenaires[3],[4].
Le mot et la fonction de mercenaire ont généralement une connotation très négative car le mercenaire est généralement motivé par l'appât de gains rapides, associé à une absence d'éthique, ce qui l'exclut du statut de combattant ou de prisonnier de guerre. Ces aspect sont au cœur de la définition du mercenariat, qui depuis le XXe siècle tend en outre à se confondre avec des services commerciaux de « sécurité » (dépassant le prérogatives classique de gardiennage et de sécurité des personnes ou des biens publics ou privés). Les sociologues observent une tendance à la « « privatisation » de certaines fonctions dites régaliennes concernant les activités de police, de renseignement, de contrôle des personnes aux frontières, de vente d'armes, de conseil en stratégie et opérations « anti-subversives », d'accompagnement de convois humanitaires en territoire « hostile », de communication et de coordination des troupes en temps de guerre et in fine de troupes de combat appuyant les troupes ordinaires » ; là où légalement, « le monopole des moyens de la violence dite légitime en termes de capacités de coercition » appartenait antérieurement aux États (via l'armée et la police ou des forces spéciales)[5].