Monarchie

Carte des monarchies dans le monde en 2021.

La monarchie (du grec mono « seul », arkhe « pouvoir » : « pouvoir d'un seul ») est un régime politique où l'unité du pouvoir est symbolisée par une seule personne, appelée « monarque » et n'est pas nécessairement une royauté. Elle peut être héréditaire ou élective (comme les rois Gaulois, les deys de l'État d'Alger ou encore les doges dans la république de Venise). Selon la définition de Montesquieu, une monarchie se définit par le gouvernement absolu d'un seul, mais ce pouvoir est limité par des lois[1].

La monarchie est dite « constitutionnelle » lorsque les pouvoirs du monarque sont définis par une constitution écrite qui fixe des lois fondamentales prévoyant une « séparation des pouvoirs »[2]. Il est souvent admis, lorsque l'État est menacé par une guerre étrangère ou civile, qu'une loi martiale lui donne provisoirement tous les pouvoirs : la monarchie devient alors, au sens antique, une dictature (comme l'exerçaient les consuls ou les généraux romains en cas de graves problèmes).

La monarchie est dite « parlementaire » lorsque le chef du gouvernement, nommé par le monarque lorsqu'il y en a un, est responsable devant le Parlement, dans ce cas le monarque est le représentant de l'État au titre de chef de l'État, un arbitre, et le garant de la continuité des institutions (exemples : Royaume-Uni, Espagne, Belgique).

La monarchie est « absolue » lorsque le monarque détient tous les pouvoirs. Certains parlent alors de régime despotique. Toutefois, le monarque est généralement limité dans les faits par un ensemble de traditions et de coutumes, plus ou moins codifiées, comme les lois fondamentales du royaume de France, tandis qu'un despote ou un tyran n'est limité par aucun pouvoir supérieur[3].

C'est ainsi que Louis XIV s'est vu refuser par le Parlement de Paris l'enregistrement du traité d'Utrecht sur la partie où le roi renonçait au trône de France pour son petit-fils Philippe (qui devient roi d'Espagne) et sa descendance. Le Parlement de Paris a rappelé au « Roi-Soleil » que personne, même lui, ne peut disposer de la dévolution de la couronne qui se fait indépendamment de lui selon un ordre prévu par les lois fondamentales du royaume (loi salique de primogéniture mâle pour la France)[réf. nécessaire].

Le monarque absolu, à la différence du monarque constitutionnel, représente au sens propre du mot la « monarchie » en ce sens que tout le pouvoir repose sur un seul être : le roi ou la reine, qui regroupe les trois pouvoirs de l'État : législatif, exécutif et judiciaire. S'il dirige le royaume lui-même avec ses ministres et « en ses conseils », il rend la justice par le biais de tribunaux et de cours (c'est la justice « distributive », chaque sentence étant écrite « de par le roi » ou « de par la reine », et édicte tous les textes législatifs que l'assemblée des trois ordres (clergé, noblesse et tiers état) préconise quand le roi les regroupe lors des états généraux. Mais à bien regarder, cela perdure encore aujourd'hui puisqu'une loi ne peut être applicable qu'une fois que le décret d'application a été signé par le pouvoir exécutif.

  1. (en) John Gerring, Tore Wig, Wouter Veenendaal, Daniel Weitzel, Jan Teorell et Kyosuke Kikuta, « Why Monarchy ? The Rise and Demise of a Regime Type », Comparative Political Studies, 2021-03, Vol. 54 (3-4),‎ , p. 585-622
  2. Toute Société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution. Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, article 16.
  3. Stéphane Rials, art. « Monarchie et philosophie politique », Mémoire, Revue semestrielle, no V, mai-novembre 1986, Paris, p. 15.

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