Ordre cistercien

Ordre cistercien
Image illustrative de l’article Ordre cistercien
Devise : Cistercium mater nostra
(« Cîteaux notre mère »)
Ordre de droit pontifical
Approbation pontificale
1891 pour la reconstitution de l'Ordre cistercien de la commune observance
1892 pour celle de l'Ordre cistercien de la stricte observance
par Calixte II
Institut Ordre monastique
Type Contemplatif
Spiritualité cistercienne
Règle de saint Benoît
But Vie communautaire, prière, travail, vie liturgique.
Structure et histoire
Fondation 1098 ; reconstitution : 1891, 1892
Cîteaux
Fondateur Robert de Molesme
Abréviation O.Cist (commune observance)
O.C.S.O (stricte observance)
Autres noms ordre de Cîteaux ; Trappistes
Site web Site de l'Ordre cistercien de la commune observance
Site de l'Ordre cistercien de la stricte observance
Liste des ordres religieux

L'Ordre cistercien (en latin : ordo cisterciensis), ou ordre de Cîteaux, est un ordre monastique catholique. Son origine remonte à la fondation de l'abbaye de Cîteaux par Robert de Molesme en 1098 : il est toujours vivant, sous la forme de deux ordres distincts, l'un "de la commune observance", l'autre "de la stricte observance".

L'ordre de Cîteaux joue un rôle de premier plan dans l'histoire religieuse européenne. Par son organisation, son autorité spirituelle, son efficacité technique et économique, il s'impose dans tout l'Occident, jusque sur ses franges.

En tant que restauration de la règle bénédictine inspirée par la réforme grégorienne, l'ordre cistercien promeut une spiritualité centrée sur le Christ incarné, une rigueur ascétique et érige, dans une certaine mesure, le travail comme une valeur cardinale, ainsi que le prouve son patrimoine technique et architectural.

Il doit son considérable développement à Bernard de Clairvaux, homme d'une personnalité et d'un charisme exceptionnels. Son rayonnement et son prestige personnel en ont fait au XIIe siècle le plus célèbre des cisterciens. S'il n'en est pas le fondateur, il demeure le maître spirituel de l'ordre[1].

L'ordre de Cîteaux a été anéanti en tant qu'ordre à la Révolution française par la suppression de nombreuses abbayes, dont celle de Cîteaux mais la vie cistercienne n'a jamais cessé et l'ordre a été ressuscité à la fin du XIXe siècle par deux ordres héritiers, l'un du courant de la commune observance, l'autre du courant de la stricte observance. L'ordre appelé "saint ordre de Cîteaux", dit aussi "de la commune observance", compte aujourd'hui environ 1 600 moines et 800 moniales, répartis respectivement dans 80 et 78 monastères. En 2023, l'ordre cistercien de la Stricte Observance (O.C.S.O) comprend environ 1 500 moines et 1 400 moniales — souvent appelés trappistes et trappistines, car ils sont issus de la réforme de l'abbaye de la Trappe — répartis dans 103 monastères masculins et 77 monastères féminins[2],[3].

Les différences entre la commune et la stricte observance tiennent surtout aux points suivants :

  • pour la stricte observance, vie strictement contemplative, sans aucune activité pastorale ou d'enseignement et entièrement à l'intérieur de la clôture, insistance sur le travail manuel, le silence et une grande sobriété de vie ;
  • pour la commune observance, engagement dans le travail pastoral et/ou l'enseignement, plus grande souplesse dans les observances.

Par ailleurs, leur organisation est très différente : l'ordre de Cîteaux est une fédération de congrégations, tandis que l'Ordre cistercien de la stricte observance a restauré l'organisation primitive et intègre les monastères de moines et moniales dans un ensemble unique, dont l'organe central est le chapitre général régulier, présidé par un abbé général et son conseil (paritaire moines/moniales), structuré par le lien de vigilance entre abbaye-mère et abbaye-fille.

Si les deux ordres cisterciens sont distincts, des liens étroits d'amitié et de collaboration existent entre eux, notamment dans les domaines de la formation et de la réflexion sur leur charisme commun. Leur habit est donc presque le même : tunique blanche et scapulaire noir (avec capuchon pour les cisterciens trappistes) retenu par une ceinture de cuir pour les trappistes, de tissu noir pour la commune observance ; l'habit de chœur est la traditionnelle coule monastique, de couleur blanche, d'où l'appellation de « moines blancs ».

Bien qu'ils suivent la règle de saint Benoît, les cisterciens ne sont pas à proprement parler considérés comme des bénédictins. En effet, c'est seulement au IVe concile de Latran que « le mot « bénédictin » apparut pour désigner les moines qui n'appartenaient à aucun Ordre centralisé »[4] par opposition aux Cisterciens. Cependant de nombreux liens unissent les deux familles monastiques, en particulier dans le domaine de la formation.

Abbaye de Pontigny, fondée en 1114, deuxième fille de l'ordre, établie dans la vallée du Serein à la frontière des comtés d'Auxerre, de Nevers et de Tonnerre.
Abbaye de Tintern fondée en 1131 au Pays de Galles.
Abbaye de Maubuisson, fondée en 1236 par Blanche de Castille.
L'abbaye Notre-Dame de Sénanque, fondée en 1148 en Provence.
L'abbaye de Fontenay fondée en 1119 en Bourgogne.
La nef et le chœur de l'abbaye de Noirlac, fondée en 1136 en Berry.
Abbaye de Cârța, fondée en 1202-1206 en Transylvanie.
  1. « Saint Bernard n'avait pas fondé l'ordre cistercien. Il avait fait son succès ».Duby 1976, p. 9.
  2. Pacaut 1993, p. 358-359 et 360-361
  3. Pour les statistiques de l'O.C.S.O, voir [1]
  4. Jacques Dubois, Les ordres monastiques, éd. PUF coll. Que sais-je?, 1985, p. 67.

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