Dans son sens philosophique, plus large que le sens courant, la passion, du latin patior, pati, homonyme grec πάθος (pathos) , signifiant la « souffrance », le « supplice », l'« état de celui qui subit », désigne l'ensemble des pulsions instinctives, émotionnelles et primitives de l'être humain qui, lorsqu'elles sont suffisamment violentes, entravent sa capacité à réfléchir et à agir de manière raisonnée. Elle est différente des connotations actuelles populaires de la passion qui tendent à la restreindre à un sentiment d'attirance irraisonné voire obsessionnel envers une personne (passion amoureuse), un objet, un loisir ou un concept. Les concepts des passions et de l'impact des effets sur le corps sont très anciens, déjà étudiés dans l'Antiquité grecque et réactualisés par Descartes. Leur étude est par exemple très développée dans le stoïcisme qui accorde une place centrale à la raison[1] et prône ainsi la maîtrise, voire l'extinction des passions (apatheia), comme une condition indispensable pour atteindre le bonheur. La notion philosophique est identifiée par des états émotionnels sensiblement perçus, comme la colère, la luxure, proche de celle qu'on trouve dans la religion.