Prince | |
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jusqu'en |
Naissance | |
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Décès |
(à 78 ans) Dmitrov |
Sépulture | |
Nom dans la langue maternelle |
Пётр Алексе́евич Кропо́ткин |
Nationalité | |
Allégeance | |
Formation |
Faculté de physique et de mathématiques de l'université de Saint-Pétersbourg (d) (-) Corps des Pages Premier lycée classique de Moscou |
Activités | |
Famille |
Famille Kropotkine (en) |
Père |
Alekseï Kropotkine (d) |
Mère |
Iekaterina Soulima (d) |
Conjoint |
Sophie Kropotkine[1] |
Enfant |
Alexandra Kropotkine (en) |
Idéologie | |
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Membre de | |
Mouvement | |
Influencé par |
L'Entr'aide, un facteur de l'évolution, La Conquête du pain, Champs, usines et ateliers, La Grande Révolution, Mémoires d’un révolutionnaire (d) |
Pierre Kropotkine (en russe : Пётр Кропоткин, Piotr Kropotkine), né le ( du calendrier julien) à Moscou et mort le à Dmitrov près de Moscou, issu d'une lignée princière riourikide, est un géographe, explorateur, zoologiste, anthropologue et géologue[2] russe, ainsi que, sur le plan politique, un anarchiste, théoricien du communisme libertaire[3],[4],[5],[6],[7].
Il acquiert une formation scientifique de haut niveau à l’école du Corps des Pages du tsar Alexandre II. Contre les attentes familiales, il part faire son service militaire en Sibérie orientale alors que son rang lui promet une brillante carrière à Moscou. De 1862 à 1866, il accumule plusieurs expériences fondatrices. Anthropologue, il observe l’organisation sociale de petites communautés sibériennes et de peuples reculés, dont l’inventivité institutionnelle et le sens de la coopération, à mille lieues du pouvoir central, le frappent durablement. Géographe et naturaliste, il pratique une expédition en Mandchourie[8].
À son retour de Sibérie, il se spécialise en géographie, intégrant la Société géographique impériale à Saint-Pétersbourg. En 1871, il en refuse le poste de secrétaire général. Il voyage en Suisse, notamment dans le Jura, où il rencontre des membres de la Fédération jurassienne, et surtout Michel Bakounine. En 1872, il adhère à l’anarchisme : « L’exposé théorique de l’anarchie tel qu’il était présenté alors par la Fédération jurassienne [...] la critique du socialisme d'État [...] et le caractère révolutionnaire de l’agitation, sollicitaient fortement mon attention. Mais les principes égalitaires que je rencontrais dans les montagnes du Jura, l’indépendance de pensée et de langage que je voyais se développer chez les ouvriers [...] tout cela exerçait sur mes sentiments une influence de plus en plus forte ; et quand je quittai ces montagnes, après un séjour de quelques jours au milieu des horlogers, mes opinions sur le socialisme étaient faites : j’étais anarchiste »[8],[9].
Revenu en empire russe, il prend largement sa part dans la deuxième vague de l’« aller au peuple », mouvement par lequel les jeunes intellectuels russes s’efforcent d’influencer les masses travailleuses dans le sens de la révolution sociale. Il est arrêté en 1874 pour ses menées subversives. Commence alors une vie d’exil, où Kropotkine devient l’un des théoriciens, sinon le théoricien le plus respecté du mouvement anarchiste international[8].
En 1883, arrêté à Lyon, il est impliqué dans le « Procès des 66 », accusé d’être affilié à l’Association internationale des travailleurs (AIT) alors interdite. Il est condamné à cinq ans de prison mais finalement amnistié en 1886. De son expérience pénitentiaire, il tire l'ouvrage Dans les prisons russes et françaises (1887).
Lors de la Première Guerre mondiale, il est l’un des signataires du Manifeste des seize rassemblant les libertaires partisans de l'Union sacrée face à l'Allemagne.
Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont : La Conquête du pain, L'Entraide, un facteur de l'évolution, Autour d'une vie (mémoires d'un révolutionnaire)[10] et L’Éthique.